Le directeur des JCC au micro «Merci pour votre soutien et on souhaite vous voir du 28 octobre au 5 novembre prochains. Faites passer le mot et venez fêter le cinéma avec nous», dira Brahim Letaif. Brahim Letaif, le directeur des Journées cinématographiques de Carthage a animé hier un point de presse au pavillon tunisien du Village international de Cannes. Il était accompagné de Fethi Kherrat, responsable du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci), mais aussi secrétaire général des JCC (qui a organisé cette journée à Cannes) pour célébrer la fête du cinéma tunisien dont la prochaine édition célébrera sa 50e année. A ce titre, en présence de nombreux cinéastes arabes et africains, Brahim Letaif se félicitera de la tenue et continuité de cette importante manifestation cinématographique a fortiori l'année dernière, qui a été particulièrement touchée par des attentats qui ont endeuillé la Tunisie avec la mort de 11 policiers obligeant les JCC à prendre des mesures hautement sécuritaires pour poursuivre le festival qui, malgré le décalage des horaires et la peur installée, n'a pas dissuadé les invités. Une spéciale dédicace pour eux que Brahim Letaif a voulu faire, tout en insistant sur le caractère spécial que prendra la prochaine édition. En effet, il est de bon temps de célébrer les sessions spéciales, dans le but de marquer une date historique et une détermination sans faille du festival de crier la force d'une jeunesse assoiffée de vivre et de paroles cinématographiques. Aussi, le Festival du cinéma de Carthage 2016 envisage une programmation qui se veut, dit -on, «un enracinement et une consolidation de filiation et de rencontre trans générationnelles. Ce sera, comme à l'accoutumée, une heureuse occasion où se côtoient les cinéastes arabo-africains. L'occasion, également, pour révéler de jeunes talents, ou mettre en valeur, les pionniers en la matière». Aussi, la session de 2016 entend intégrer dans la compétition officielle, le parent pauvre du cinéma, le documentaire. C'est sous le soleil cannois que Brahim Letaif s'est prononcé hier avec ses mots pleins d'émotion pour faire remarquer à l'assistance: «L'année dernière l'engouement du public a fait qu'on ait battu le record de fréquentation. On a fait plus de 190 000 spectateurs. L'attentat intégriste n'a pas empêché les cinéphiles, le public, nos invités de venir et rester. J'ai envie de les applaudir et les remercier. Le cinéma fait partie de notre vie c'est pour cela qu'on a envie de continuer cette fête», et de poursuivre «à l'occasion de la 50e édition, on veut que cela soit la fête pour nos amis arabes et africains. On veut que vous passiez le mot. On va consacrer toute une journée pour le 50e anniversaire. Toute la journée du 29 sera consacrée à tout ce qui a été fait aux JCC. Tous les films réalisés par nos amis arabes, africains et les locaux seront projetés. On va rendre hommage aux lauréats des Tanits d'or. La seule nouveauté est qu'on ne fait plus de distinction entre documentaire et film de fiction. Le reste des sessions demeure dont la nouvelle instaurée l'an dernier, à savoir le prix Tahar Chria, consacré à la première oeuvre. Les documentaires sont des films à part entière, et Carthage rentre dans cette logique. Autre nouveauté est le «takmil» qui demande une aide à la post-production, cette année nous aurons le plaisir de présenter les films de ceux qui ont obtenu le «takmil». On espère montrer environ 300 films. Les inscriptions sont ouvertes depuis le mois de mars», fera savoir Brahim Letaif. Pour rappel, la Tunisie est présente cette année à Cannes avec deux films d'abord, dans la compétition officielle par le court métrage de Lotfi Achour intitulé La laine sur le dos et Chouf de Karim Dridi. «Je vais m'occuper de cette journée du 29 qui sera celle de la mémoire», dira Mohamed Chelouf, membre du comité d'organisation aux JCC. «On va faire le maximum pour faire revenir les cinéastes qui ne mettent plus les pieds à Carthage depuis des années. Il faut du souvenir et faire ressusciter des images oubliées. Des films des pionniers, un programme spécial, un colloque...» En effet, une centaine de films sont prévus pour ce faire, (un programme) organisé en collaboration avec la Fédération panafricaine des cinéastes. Le colloque portera sur la sauvegarde du patrimoine cinématographique du Sud. Au programme de cette journée de la mémoire aussi des expos, des rencontres avec les initiateurs du cinéma en Tunisie, en Afrique et dans le Monde arabe. Seront en compétition, 18 films arabes et africains dont quatre tunisiens entre fictions et documentaires. Pour toute information il suffit de cliquer sur le lien du festival jcctunisie.org. Aussi, c'est avec attention que Brahim Letaif a entendu les doléances de chacun et répondra à ses hôtes, promettant encore une fois, l'organisation d'une inoubliable édition des JCC qui se tiendra cette année entre le 28 octobre et le 5 novembre.