Les prérogatives des experts mandatés par le gouvernement demeurent quelque peu confuses. Le comité de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur a tenu, hier, sa deuxième réunion. Lors de la première prise de contact, samedi dernier, les deux parties ont abordé de manière globale le travail qui les attend. Des sources proches de la délégation des archs ont révélé à L'Expression que ces deux premiers jours de travaux ont été exclusivement consacrés à une sorte de débat général où chaque partie a exposé son point de vue sur le mode de fonctionnement du comité et la manière de procéder pour appliquer la plate-forme d'El-Kseur. Il ressort de cette entame effective du dialogue que délégués du mouvement citoyens et cadres de l'Etat ne sont pas encore sur la même longueur d'onde. En effet, nos sources précisent que les prérogatives des experts mandatés par le gouvernement demeurent quelque peu confuses au sens où ils donnent l'impression d'attendre de leurs vis-à-vis des propositions intermédiaires, alors que leur mission est justement de proposer les cadres juridiques nouveaux à même de rendre applicables les revendications du mouvement citoyen. Cela dit, ce petit «flottement» dans les pourparlers est considéré par nos sources comme un passage obligé du fait du caractère inédit de cette forme de dialogue en Algérie. Aussi, l'on espère que les choses iront en s'améliorant dans les tout prochains jours et il est attendu les premiers résultats dans un délai «raisonnable», pour ce qui concerne la partie de la plate-forme ayant trait aux «réparations et châtiment» où le statut de martyr est revendiqué pour les victimes du Printemps noir, en sus du jugement des gendarmes responsables de toutes ces morts. Cependant, les revendications à caractère «démocratique» prendront, quant à elles, beaucoup de temps dans les débats pour la simple raison qu'elles nécessitent des amendements assez profonds aux lois de la République et notamment la Constitution du pays. En tout état de cause, la volonté de mettre en oeuvre la plate-forme d'El-Kseur sera de plus en plus visible à mesure que le comité de mise en oeuvre avance dans ses travaux. Cela d'un côté. De l'autre, le fait d'avoir prévu dans le mécanisme un comité de suivi regroupant les 19 délégués et le chef du gouvernement constitue une autre garantie supplémentaire sur l'affirmation de cette même volonté politique, constatent de nombreux observateurs. Ledit comité qui se réunira sous quinzaine mettra, s'il n'y a pas de problème, le dialogue sur une voie irréversible.