Le travail pour la mise en oeuvre effective de la plate-forme d'El-kseur débutera dès aujourd'hui. Le gouvernement et le mouvement citoyen sont parvenus mercredi dernier en soirée à un accord sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Le mécanisme ainsi mis en place retient la mise en place de deux comités composés conjointement par des membres de la délégation et des représentants de l'Etat. La première, dénommée «Commission de mise en oeuvre» réunira 7 représentants de chaque partie dans le dialogue, en sus de 4 rapporteurs, deux pour le mouvement citoyen et deux autres pour le compte du gouvernement. Cette instance est chargée «de discuter de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur et d'arrêter les voies et moyens adéquats à cet effet», lit-on dans le procès-verbal relatif à la constitution du mécanisme. Lequel prévoit un «Comité de suivi», dont la mission consiste en l'évaluation et l'annonce «des résultats des travaux du Comité de mise en oeuvre». Le même procès-verbal prévoit, par ailleurs, des réunions bimensuelles au niveau du Comité de suivi, alors que le Comité de mise en oeuvre est destiné à être une structure permanente dans le cadre du dialogue en cours. Les délégués qui n'ont pas manqué d'afficher leur satisfaction quant au déroulement des pourparlers avec le chef du gouvernement, ont, à l'occasion d'une visite à L'Expression, annoncé que le travail pour la mise en oeuvre effective de la plate-forme d'El-kseur débutera dès aujourd'hui. A ce propos, les délégués «dialoguistes» sont optimistes et estiment que la partie de la plate-forme relative aux réparations aux victimes du printemps noir et aux châtiment des gendarmes responsables de la mort de 123 jeunes lors des émeutes survenues en Kabylie en 2001, peut être satisfaite dans des délais assez raisonnables, au même titre d'ailleurs que les incidences qui demeurent pendantes. Ainsi pour ce qui concerne le jugement des éléments de gendarmerie, Belaïd Arika affirme: «Nous avons grand espoir de voir ces gendarmes jugés publiquement par des tribunaux civils». Pour ce qui concerne le départ de ce corps de sécurité de Kabylie, le porte-parole de la délégation de l'interwilayas précise que dans le document d'explicitation de la plate-forme, «nous l'exprimons à trois niveaux: d'abord son départ de la Kabylie puis la suppression de ses prérogatives en direction des population civiles et enfin sa réorientation vers d'autres missions».Cela dit, pour le mouvement citoyen, il semble que l'une des options en vaut une autre. En fait, dans le mécanisme mis conjointement en place, les archs se posent en partenaires, prêts à discuter avec l'Etat, avec en prime, une sorte de conviction de l'irréversibilité du processus entamé le 14 janvier dernier. Même le fameux point 8 relatif à l'officialisation de Tamazight sans référendum, Belaïd Abrika confirme la position du mouvement citoyen sur ce point. A une question sur la forte éventualité d'une nouvelle Constitution et à la place qu'aura Tamazight dans la loi fondamentale amendée, le porte-parole du mouvement citoyen relève l'absence de toute information officielle sur le sujet et déclare que dans le cas d'une nouvelle Constitution à brève échéance, la question sera débattue au sein du mécanisme. Cela sans préciser si le mouvement citoyen allait ou non défendre la constitutionnalisation de Tamazight dans le cadre de la prochaine révision constitutionnelle.