A l'occasion d'une réunion du PT jeudi à Zéralda, elle a martelé qu'«il n'y a pas de guerre de clans en Algérie, mais une guerre de classes». Fidèle à sa tradition, la patronne du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a adopté un discours, à la fois, critique et alarmant, contre la politique du gouvernement qui, selon elle, conduit le pays vers l'inconnu en le jetant dans les griffes du Fonds monétaire international (FMI), et ce, à l'occasion de la réunion des dirigeants de son parti, hier, à Zéralda. L'intervention de la secrétaire générale du PT, a tourné à un véritable réquisitoire contre le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, qu'elle a qualifié «d'expert à la solde» de cette instance internationale. «Les plaies du passé ne sont pas encore, refermées. À peine soulagé de l'ingérence de cette instance internationale dans les affaires internes (du pays), le ministre des Finances nous a surpris avec une telle déclaration vide de sens» a-t-elle commenté. Pour Louisa Hanoune, «l'endettement extérieur signifie la perte de la souveraineté financière et politique du pays». Le risque est énorme et les Algériens doivent agir de telle sorte que ce «programme diabolique» visant à livrer le pays au syndicat des pays riches (le FMI), «ne soit pas applicable pour l'Algérie». Pour elle, «il suffit d'avoir la volonté politique pour booster les choses en avant. Nous avons les moyens pour passer la pente, mais le gouvernement, à travers le ministre des Finances, préfère encore cette solution infernale», a-t-elle déclaré. La patronne du Parti des travailleurs ira encore plus loin dans cette analyse, jusqu'à remettre en cause les objectifs des différentes opérations lancées par le gouvernement comme celle visant la récupération de l'argent circulant hors des circuits bancaires pour son utilisation dans le financement des projets d'investissement. Des opérations qui visent, selon elle, à introduire de «l'argent sale» dans le circuit formel. «L'emprunt obligataire, comme la bancarisation, on ne connaît pas les finalités de ces actions, le gouvernement annonce d'une part la récupération de cette manne et son utilisation dans le financement des projets d'investissement et de l'autre côté, il avance le retour à l'endettement extérieur pour le financement des mêmes projets!», s'est-elle interrogée. La patronne du PT a saisi cette occasion pour décocher quelques flèches contre les chefs d'entreprise, sans citer cette fois-ci des noms. Selon Mme Hanoune, le pays est tombé entre les mains des patrons, oligarques qui imposent leur «diktat», et ce, en l'absence d'une volonté politique pour booster les choses et imposer le respect de la loi. «Il n y a pas de guerre de clans en Algérie, mais une guerre de classes. Il faut que le gouvernement applique la loi à tous les patrons qui refusent de payer les impôts et qui ont bénéficié de toutes les facilitations fiscales» et «tout le monde doit se mobiliser contre les convoitises des oligarques qui veulent mettre la main sur le pays», a-t-elle appelé. Dans le même volet, la chef du Parti des travailleurs livre une analyse alarmante de la situation politico-économique du pays, estimant que tous les ingrédients sont réunis pour une éventuelle explosion sociale. «Les indices et les conditions d'une nouvelle explosion sociale sont réunis et le gouvernement doit agir d'une manière efficiente pour remettre de l'ordre dans la maison, et arrêter le rouleau compresseur.» Tout en insistant sur la nécessité du «renforcement du front interne qui s'invite comme seule solution afin de repousser le danger en dehors des frontières» a-t-elle conclu.