Les personnes âgées, qui présentent souvent des maladies chroniques, nécessitent une prise en charge à domicile Les médecins assurent les soins palliatifs au domicile pour humaniser la mort lorsque les soins curatifs ne sont plus efficaces afin de permettre aux vieux de vivre la fin de vie chez eux et mourir dans la dignité. Pas moins de 12.400 visites à domicile sont effectuées par l'unité d'hospitalisation à domicile de Birtraria à Alger. L'unité d'hospitalisation a aussi effectué depuis 1999 un total de 2738 hospitalisations. C'est ce qu'ont indiqué jeudi dernier des médecins de cette unité, lors des 6es Journées scientifiques paramédicales. «2738 hospitalisations ont eu lieu dans notre unité avec 12.400 visites à domicile, soit cinq visites en moyenne par an», ont souligné un groupe de médecins parmi lesquels figurent les docteurs K. Kadri et F.Messaoud dont la contribution a été remise à la presse. Dans la contribution intitulée «hospitalisation à domicile: l'expérience de l'unité (HAD) de Birtraria», les médecins ont précisé que «76% des patients sont âgés de plus de 65 ans avec une nette prédominance féminine». «Nous avons pris en charge 554 patients cancéreux de janvier 2006 à décembre 2015», ont encore souligné les auteurs de la contribution. «Nous assurons aussi les soins palliatifs au domicile pour 'humaniser la mort'' lorsque les soins curatifs ne sont plus efficaces et leur permettre de vivre la fin de vie chez eux et mourir dans la dignité», ont souligné les professionnels de la santé. Les médecins ont précisé que «l'unité permet d'assurer au domicile du malade pour une période limitée, mais réversible, en fonction de son état de santé, des soins médicaux et paramédicaux continus et nécessairement coordonnés». Les personnes âgées, qui présentent souvent des maladies chroniques, nécessitent une prise en charge à domicile, mais ce type de soins ne peut en aucun cas remplacer la prise en charge de cette catégorie dans des établissements spécialisés, avait déjà précisé le Pr Mansour Brouri, chef de service de médecine interne à l'Etablissement public hospitalier de Birtraria Djilali-Belkhenchir (Alger). Après avoir passé en revue les différentes étapes de la création de cette unité qui concernait au début les communes d'El-Biar et de Bouzaréah, le spécialiste a dit que l'opération a été élargie à d'autres communes, en dépit du déficit en matière d'effectifs paramédicaux et de moyens, et malgré les embouteillages qui caractérisent la ville d'Alger. Il a regretté l'absence d'autres unités chargées de l'hospitalisation à domicile à Alger, ville qui compte le plus grand nombre d'habitants, soulignant qu'une seule unité ne pourrait répondre au nombre important de demandes qui lui parviennent. Mais pour le spécialiste, même si les activités de l'unité d'hospitalisation à domicile sont étendues à d'autres régions, ce type de soins ne garantit pas une aussi bonne prise en charge des maladies qui touchent les personnes âgées présentant des maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires et hypertension artérielle) que celles assurées par les établissements spécialisés. Il a appelé à cet effet les autorités publiques à envisager à l'avenir l'ouverture de ces établissements spécialisés, qu'il qualifie de nécessaires, en raison de l'augmentation croissante du nombre de personnes âgées en Algérie (7% actuellement). En vue d'encourager ce type d'activité au sein de la société algérienne, le professeur Brouri a souligné la nécessité de mettre en place les cadres juridiques nécessaires et de coordonner les efforts du personnel en charge de cette opération, afin de créer une fédération, à l'instar de ce qui est en vigueur dans les pays développés. De son côté, Mme Inchekel R., infirmière au service des urgences de médecine interne du même hôpital, a indiqué que «le diagnostic infirmier est difficilement mis en pratique» dans les hôpitaux algériens en se basant sur une étude menée en 2015 à l'hôpital de Béni Messous en mai 2015.