La leçon d'optimisme du FMI Ceux qui comptaient sur la dégringolade des prix du pétrole pour lui prédire un enterrement de première classe ont certainement été refroidis par le rapport optimiste du Fonds monétaire international. La danse du scalp n'aura pas lieu. L'Algérie est toujours debout. Ceux qui comptaient sur la dégringolade des prix du pétrole pour lui prédire un enterrement de première classe ont certainement été refroidis par le rapport optimiste du Fonds monétaire international. Une bonne nouvelle pour les Algériens. Pour les forces vives de la nation. Celles qui suent, celles qui triment et qui ont du mal à joindre les deux bouts. Loin des polémiques bassement politiciennes. Loin des QG de certaines formations politiques qui tirent des plans sur la comète. La détérioration de la trésorerie du pays, sérieusement affectée par la chute des recettes pétrolières leur a donné non seulement du grain à moudre, mais aussi l'occasion de développer un discours des plus pessimistes quant à l'avenir de l'Algérie. L'orientation économique, les mesures prises par le gouvernement pour endiguer les effets de la crise et son impact sur le quotidien des Algériens étaient en première ligne. Elles étaient la cible d'un feu nourri, annonciateur de campagnes particulièrement difficiles à supporter sur le plan psychologique. L'ombre des pénuries, de la faillite financière, le retour aux tensions sociales... planait à nouveau. Le recours à l'endettement extérieur est devenu un débat national alors que les plus défaitistes nous voyaient déjà sous les fourches Caudines du FMI. Rien de tout cela. Aucun de ces scénarii ne sera écrit, n'en déplaise aux fossoyeurs de l'Algérie. Le constat a été établi par les experts de l'institution de Bretton Woods qui ont reconnu la solidité de l'économie nationale. Comme elle reste optimiste quant à son émancipation par rapport à sa dépendance aux exportations d'hydrocarbures. «Grâce aux marges accumulées par le passé, l'Algérie a la possibilité de mener l'ajustement au choc d'une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance malgré 'la détérioration des soldes budgétaires et extérieurs''», souligne le Fonds monétaire international dans son rapport annuel consacré à l'économie algérienne qui fait remarquer que «jusqu'à présent, le choc des cours du pétrole n'a eu qu'un effet limité sur la croissance économique».Un constat qui ne peut être qualifié de complaisant lorsque l'on connaît la réputation que s'est forgée cette institution internationale financière qui ne vole au secours d'un pays que lorsqu'il est en situation d'être dépecé. Voilà qui devrait faire faire taire tous les oiseaux de mauvais augure. Une bonne nouvelle qui laisse espérer que le pays traversera la crise financière actuelle provoquée par la dégringolade des cours de l'or noir sans trop de dégâts. Si l'on se réfère aux prévisions de l'institution dirigée par Christine Lagarde, l'avenir est loin de s'assombrir. Que disent-elles? La croissance laisse entrevoir une amélioration jusqu'en 2021 malgré la baisse des cours de brut qui semble se maintenir dans la durée font-elles observer. En 2015, le PIB réel a progressé de 3,9%, indique le FMI qui table sur une croissance de 3,4% en 2016 et de 2,9% en 2017. La croissance rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021. Et le secteur des hydrocarbures? «Le secteur des hydrocarbures qui a renoué avec la croissance en 2014, après deux années de contraction, va maintenir cette tendance haussière durant les cinq prochaines années», prévoit le Fonds. Qu'en est-il de ce fameux déficit budgétaire qui fait couler tant d'encre et de salive? «Le déficit budgétaire qui a doublé en 2015 pour s'établir à 16% du PIB sous l'effet de la baisse des recettes des hydrocarbures se réduira progressivement durant les cinq prochaines années pour atteindre 5,3% en 2021», annonce l'institution de Bretton Woods. Qui peut dire après un tel diagnostic que l'Algérie va mal?