Le montant global des investissements que les opérateurs économiques, issus des pays arabes ou de la rive nord de la Méditerranée, ont l'intention de concrétiser en Algérie, avoisine les 2,5 milliards de dollars. C'est là l'estimation faite par le ministre de l'Industrie, M. El Hachemi Djaâboub, invité hier de l'émission Questions de l'heure, diffusée sur les ondes de la radio Chaîne 3. Il dira avec insistance que son évaluation est fondée, puisque celle-ci émane d'une étude des dossiers d'investissement déposés au niveau de l'Andi (Agence nationale du développement de l'investissement) par des opérateurs économiques étrangers. Il s'agit des déclarations exprimées par ces mêmes opérateurs, dont la majorité remonte à la fin des années 90, mais qui demeure, à ce jour, au stade de l'intention. Ainsi, entre la volonté d'investir en Algérie, formulée en des documents transmis aux autorités concernées et l'acte lui-même, il semble, à tenir compte des propos de M. Djaâboub, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. «Il aurait fallu attendre l'arrivée de 2004 pour qu'un frémissement réel et des manifestations d'intérêt palpables de la part des investisseurs se fassent sentir», a affirmé le ministre de l'Industrie. L'Etat algérien, conscient du fait que les investisseurs ne se bousculent pas au portillon, a décidé, à partir de la même année 2004, d'une série de mesures allant dans le sens de leur encouragement à venir s'installer à l'intérieur du pays. Entre autres, parmi ces mesures, il est question des facilitations douanières accordées aux opérateurs économiques ainsi qu'une révision des statuts juridiques et fiscaux. Dans le secteur de l'industrie, M. Djaâboub a également évoqué, en termes d'avantages comparatifs, la disponibilité de la main-d'oeuvre ainsi que la possibilité d'acquisition d'une assiette foncière pour l'implantation en Algérie des manufactures étrangères. Sur ce point précis, M.Djaâboub s'est référé aux dispositions de la loi de finances 2004, où il est prévu que les services des Domaines doivent récupérer les assiettes de terrain excédentaires ou non exploitées au sein des zones industrielles pour les offrir aux investisseurs étrangers. D'autre part et au sujet de la privatisation des unités industrielles relevant du secteur public, le représentant du gouvernement a souligné qu'à l'exception de la Sntf, Sonelgaz, Sonatrach et la Snvi, toutes les autres entités industrielles sont privatisables. Cependant, dira encore M.Djaâboub, «dans le processus de privatisation, l'Etat privilégie beaucoup plus la formule du partenariat à celle de la vente». Et même si vente il y a, il existe, selon M. Djaâboub, un cahier des charges où il est mentionné l'engagement de l'Etat à garantir les postes des employés. Toujours est-il que la mise en branle du processus de la privatisation en Algérie permettra à l'Etat, selon les propos du ministre de l'Industrie, «de revenir à ses missions nobles qui sont celles de régulation du marché». En termes de régulation justement, l'invité de la radio Chaîne 3 a estimé que l'entrée en vigueur de la loi de finances complémentaire, en mars prochain, sera une occasion de revoir le marché des médicaments en vue d'un allégement de la facture d'importation ayant dépassé, en 2004, le montant de 900 millions de dollars. Questionné sur une éventuelle aide de l'Etat aux entités industrielles en vue de l'exportation de leurs produits, M.Djaâboub répondra que c'est là, désormais, une pratique prohibée par l'OMC, dont l'adhésion de l'Algérie est prévue pour cette année.