La fiscalité locale et la démocratie participative au menu de la rencontre «L'Algérie a besoin de la France en matière de valorisation des potentialités locales et la gestion des niches fiscales.» La coopération décentralisée entre les collectivités territoriales des deux pays a été qualifiée hier à Alger de «bonne» par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales», Nouredine Bedoui. Le ministre s'est exprimé en marge de la troisième rencontre algéro-française tenue hier au Palais des nations: «Le jumelage entre les collectivités des deux pays a donné de très bons résultats, actuellement nous voulons profiter du savoir-faire de certaines collectivités françaises en matière de fiscalité locale et de démocratie participative, des expertises nécessaires pour l'Algérie en cette phase charnière», a-t-il estimé. «Nous voulons que nos communes soient des entités créatrices de richesse, en s'appuyant sur les potentialités locales», a-t-il ajouté, en affirmant que «l' Algérie a besoin de la France en matière de valorisation des potentialités locales et la gestion des niches fiscales», a-t-il ajouté. Les discussions entre le ministre français de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont porté sur la «volonté» du président Bouteflika et son homologue français François Hollande «de resserrer encore plus puissamment les liens déjà très étroits entre la France et l'Algérie et de porter haut et fort les relations bilatérales entre les deux pays». «Nous avons dans cette discussion abordé plusieurs questions relatives à la diplomatie sous la houlette de l'ambassadeur français en Algérie, Bernard Emié, à la coopération décentralisée, au développement économique et culturel ainsi que d'autres», a-t-il indiqué. «Cela nous a permis de constater que la France et l' Algérie, quels que soient les thèmes, sont au rendez-vous d'une confiance sans cesse renouvelée et d'une volonté active d'aller de l' avant, la main dans la main», a-t-il ajouté. Pour M.Baylet, «la coopération entre les collectivités, est une volonté réaffirmée, participant à l'excellence des relations entre la France et l'Algérie, resserrant les liens d'amitié et de fraternité entre nos peuples portant des projets culturels, de rénovation, de modernisation et de réhabilitation». Interrogé sur les propos sur les harkis et les pieds-noirs tenus récemment par François Hollande, il a indiqué qu' «il faut avoir du courage pour regarder l'histoire en face, et que dans le contexte général, on ne peut pas reprocher à Hollande de renforcer la relation algéro-française». «Avec le ministre de l'Intérieur, M.Bedoui, nous avons constaté une volonté commune des collectivités des deux pays de coopérer sur les sujets de fiscalité, de travailler sur des modèles concernant la démocratie participative d'autant plus que l' Algérie a constitutionnellement décidé d'aller plus loin dans ce principe et pour ce faire, la décision du groupe de travail a été prise, qui oeuvrera entre les deux ministères sur la question de la fiscalité locale pour tirer profit du savoir-faire français en la matière où la fiscalité locale est perçue par les collectivités locales et l'Etat». «Nous souhaitons des échanges beaucoup plus forts en ce qui concerne les administrateurs territoriaux avec des écoles d'ingénieurs françaises et algériennes.» Il a souhaité que «ces groupes de travail autour de la fiscalité et d'organisation territoriale et de resserrement des liens entre les collectivités des deux pays trouveront rapidement leurs applications sur le terrain». Par ailleurs, dans son allocution, le ministre de l' Intérieur a souligné que «qu'après les débuts timides où ces échanges se limitaient aux stricts rapports symboliques de jumelages marqués par des relations interpersonnelles, la coopération décentralisée s'est progressivement intensifiée». «Depuis plus de 30 ans, les accords de coopération décentralisée entre les collectivités des deux pays s'étaient multipliés passant de sept accords en 1989 à 13 en 1999», a-t-il rappelé. Il a relevé que «plus de 50 conventions de coopération décentralisée et de jumelage ont été conclues entre les collectivités territoriales algériennes et françaises, tous échelons institutionnels confondus, sur des thématiques très variées comme la gestion urbaine, la protection de l'environnement, la gouvernance locale, les échanges culturels et la jeunesse». Le ministre a cité les coopérations entre la wilaya d'Annaba et la communauté urbaine de Dunkerque, la wilaya de Sétif et la métropole de Lyon, la wilaya d'Adrar et le Conseil général de la Gironde, la wilaya d'Alger et la mairie de Paris, la commune d'Oran et la mairie de Bordeaux. Il a indiqué que les textes d'application des lois 11-10 du 22 juin 2011 et 12-07 du 21 février 2012 relatives respectivement à la commune et à la wilaya, sont en cours d'élaboration afin d'assurer un meilleur accompagnement des collectivités territoriales algériennes dans leurs projets de coopération décentralisée», a-t-il assuré.