«L'Algérie représente un grand potentiel pour les USA, c'est pour cette raison que nous sommes présents cette année à la Foire internationale, pour dire que le gouvernement américain est prêt à travailler avec le gouvernement algérien, notamment en dehors des hydrocarbures», a indiqué l'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, Joan Polaschik, hier, en marge de la foire nationale. Dans ce sens, le président du conseil des affaires algéro-américain, Smaïn Chikhoune, indique que le déploiement grandissant et régulier des investisseurs américains sur le sol algérien, notamment ces dernières années, s'explique par l'importance qu'a pris le marché africain, après le recul enregistré sur les économies européennes et les Brics. «De ce fait, l'Algérie est devenue un portail incontournable vers l'Afrique, qui devient une première destination pour les Américains, d'autre part, en Algérie on commence à entrevoir une ouverture importante, notamment dans le secteur privé, c'est précisément ce qui a motivé les investisseurs américains. A titre d'exemple, M.Chikhoune cite le premier partenariat algéro-américan, établi avec un opérateur privé dans le domaine agricole, précisément pour la réalisation d'une ferme d'une capacité de 22 000 vaches laitières, dont le démarrage est prévu pour le moins prochain, puisque ce partenariat a bénéficié du foncier nécessaire, et il ne lui reste qu'à appliquer son business plan, «ce n'est qu'un début, car d'ici la fin de l'année deux autres partenariats naîtront dans le même domaine, il s'agit de fermes de pas moins de 10.000 vaches, c'est une façon de contribuer à la réduction et à la maîtrise de cette filière», indique M.Chikhoune. Dans le même élan, ce dernier annonce que d'autres secteurs sont en phase de signer des partenariats avec les Américains, tel que la santé et la construction rapide. Par ailleurs, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, est longuement revenu sur le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, qui a atteint 9,5 milliards de dollars en 2015, avec 3,2 milliards pour la facture des USA en Algérie, et 1,8 milliard de dollars d'importations d'équipements américains pour les Algériens. Dans ce sens, M.Chikhoune précise, que l'objectif est de diversifier ce partenariat et l'orienter sur des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, où l'Algérie recèle un énorme potentiel. En outre, l'obstacle majeur que rencon-trent ces entreprises, est sans conteste, la loi 51/49%, selon notre interlocuteur. Il considère que cette loi se justifie pour ce qui est de l'investissement dans les ressources naturelles (hydrocarbures et ressources minières), mais pose problème lorsqu'il s'agit de PMI/PME. «Certaines entreprises américaines ne peuvent pas s'adapter à ce système, et justement nous attendons l'amendement de la nouvelle loi sur l'investissement, dans le sens où pour le secteur des hydrocarbures la loi 51/49% s'explique, mais pas lorsqu'il s'agit de transfert technologique, je peux vous dire que dès que cette loi changera, les investisseurs américains viendront tous les jours et en grand nombre», insiste M.Chikhoune. En somme, l'équation est claire, pour augmenter sensiblement le volume d'échange d'affaires entre les deux pays, dans l'optique de diversifier l'économie nationale, et favoriser le transfert technologique, il faudrait permettre aux entreprises américaines d'acquérir plus de parts et de siéger en maîtres dans les conseils administratifs des entreprises qui naîtront des partenariats établis en dehors du domaine énergétique.