Celui qui est désormais l'ex-coach des Canaris n'a pas résisté à la pression. Moussa Saïb n'est donc plus entraîneur de la JS Kabylie. Le moins que l'on puisse dire est que l'intéressé n'a pas attendu que l'équipe subisse un revers pour prendre l'importante décision de démissionner. C'est dimanche soir qu'il a avisé son président, Moh Cherif Hannachi, de son souhait de quitter le staff technique du club champion d'Algérie en titre, c'est-à-dire 24 heures avant le match contre le NAHD. Le match nul concédé, à domicile, face à cette formation n'a donc rien à voir avec sa décision de partir. Ce départ serait lié à deux raisons essentielles. La première est que Saïb n'a pas supporté la pression qui s'exerçait sur lui. Il nous revient à l'esprit la soirée organisée par nos confrères El Heddaf et Le Buteur où il avait reçu le Ballon d'or décerné au meilleur joueur de la saison 2003-2004. Ce soir-là, l'assistance avait pu visionner sur grand écran une interview de Guy Roux, l'entraîneur de l'AJ Auxerre, qui félicitait, à l'occasion, son ancien joueur. Guy Roux avait ajouté: «Je viens d'apprendre que Moussa a opté pour une carrière d'entraîneur. Il vient d'entamer un métier des plus durs et des plus contraignants. Il lui faudra, surtout, apprendre à résister à la pression». Récemment, le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, nous avait répondu à une question relative à son entraîneur: «Moussa a toute ma confiance. Je sais qu'il subit une terrible pression. Il devra être fort mentalement pour résister aux déstabilisateurs du club». Ce que Saïb a subi, c'est le credo de tous les entraîneurs d'Algérie. Ici, le moindre accroc n'est pas pardonné et cela, Moussa le savait parfaitement. La JSK, même si ses dirigeants affirment le contraire, n'est pas exemptée de ce phénomène. Kamel Mouassa, qui avait pris le club en mains à l'intersaison pour le quitter au bout de 3 matches lors de la phase aller, en sait quelque chose. Il y a quelques jours, Saïb avait évoqué son départ pour ensuite se raviser et annoncer qu'il désirait entraîner la JSK pendant la Champion's League africaine. La seconde raison à ce départ trouverait son origine dans le fait que l'intéressé a, peut-être, estimé que l'on ne voulait plus qu'il soit seul à la barre technique du club. Il a lui-même avoué que Hannachi lui avait suggéré de prendre un assistant. Il avait répondu qu'il avait Abderrezak Harb pour l'épauler et que cela lui suffisait amplement. Saïb s'est-il senti délaissé? On ne pourra, peut-être, jamais avoir de réponse à cette question. Toujours est-il que c'était à la veille du match aller contre l'USM Alger que la JSK avait changé d'entraîneur en installant Saïb à la place de Mouassa. Nous sommes à quelques jours du match retour contre le club algérois et la JSK va devoir trouver un nouvel entraîneur. Ce dernier sera connu incessamment même si Saïb a annoncé qu'il continuerait à entraîner l'équipe jusqu'à la nomination de son remplaçant. Lundi soir, après le match nul concédé par son équipe face au NAHD, Hannachi nous a dit qu'il avait sur son bureau les CV de quelques entraîneurs et qu'il allait les étudier. Mais plus que par le changement d'entraîneur, il était préoccupé par un autre problème. Ce dernier concernait l'arbitrage de M. Djaballah, coupable à ses yeux d'avoir «tout fait pour saboter la JSK». Pour le président de la JSK, cet arbitre n'aurait pas dû diriger ce match. «C'est lui qui avait arbitré le match contre l'USMA au match aller, nous a-t-il dit. La JSK aurait dû gagner ce match largement. Elle avait failli le perdre à cause de cet arbitre qui avait expulsé deux de ses joueurs. J'en avais parlé à MM. Raouraoua et Mechrara qui m'avaient promis qu'il ne dirigerait plus de matches de la JSK. Je ne comprends pas pourquoi on nous le redésigne ». Lorsqu'on a abordé le cas Saïb, le responsable de la JSK nous a dit : «Moussa est venu me voir pour m'annoncer son départ. Sa décision était irrévocable. Je ne pouvais que la respecter». C'est ainsi qu'une nouvelle page se tourne dans l'histoire de la JSK, une JSK qui va devoir se focaliser sur la coupe d'Afrique, étant entendu que le match nul concédé au NAHD a, peut-être, sonné le glas pour ses chances dans la course au titre de champion d'Algérie.