RéuniE à Dakar en cette fin de mois, la Ligue des imams du Sahel estime que le discours religieux pour lutter contre le terrorisme et le fondamentalisme doit être unifié dans la région sahélo-saharienne. L'initiative intervient dans le but de préserver «la vie humaine et de fonder une société autour des valeurs de coexistence pacifique et de dialogue». Dans ce contexte, les participants ne manqueront pas de souligner «l'efficacité de l'expérience algérienne en la matière». A ce propos, le représentant de l'Etat du Mali, Cheikh Alpha Daha Kounta, indique dans son intervention «la langue des armes ne peut en aucune manière être celle de la science, du savoir ou de la pensée». Il prévient qu'entre autres «objectifs» de la «charia» islamique est la préservation de la vie humaine à travers nombre de valeurs prônées par la religion dont la coexistence pacifique, le dialogue et l'acceptation de l'Autre». Très conscient des affres de l'intégrisme, le prédicateur malien a affirmé que «la barbarie et l'extrémisme doivent impérativement cesser dans la région et nos peuples doivent désormais s'orienter vers une ouverture de l'esprit à travers les valeurs islamiques universelles que contient le texte coranique». Pour ce conférencier, le dialogue est très important dans le traitement des différences et dans la concrétisation de la paix sociale qui, elle, s'inspire des préceptes et valeurs du Coran», d'où la nécessité de mettre l'accent sur ces valeurs pour donner la véritable image de la religion musulmane. Une religion de tolérance et de paix qui rappelle l'humanisme et la compassion et qui a été ternie par les ennemis de la Terre. Cet imam relève entre autres «l'importance de cet atelier qui contribue à l'unification du discours religieux dans la région sahélo-saharienne pour mettre fin aux idées extrémistes étrangères des peuples de la région, saluant les efforts de l'Algérie dans ce domaine». L'atelier mettra en évidence «l'efficacité de l'expérience algérienne dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme». Le sujet a été évoqué par le représentant du Sénégal, Cheikh Ismaïl Dim qui parlera notamment de la réussite de l'Algérie quant à l'éradication de la «fitna» qui avait secoué le pays durant les années 1990. Pour lui «l'Algérie est un exemple à suivre dans la lutte de ce phénomène dans la région». Par ailleurs, le représentant tchadien, Cheikh Ababakar Walar Moudou, vantera l'expérience de son pays «dans la réalisation de la coexistence pacifique entre les différentes composantes de la société et les mécanismes structurels à même de garantir les droits de tous les citoyens du pays, musulmans et autres». Prenant la parole lors de cet atelier, le chargé de la communication au niveau de l'unité de la coordination et de la communication a fait remarquer que «l'action future s'articulera essentiellement sur l'organisation de sessions de formation et d'ateliers dans les différents pays du Sahel en coordination avec les partenaires de l'unité, en particulier la Ligue des imams et prêcheurs du Sahel africain et la cellule de communication composée de journalistes de ces pays». L'intervenant vise le lancement d'une campagne de sensibilisation pour avertir sur les dangers qui menacent la région. Ce quatrième atelier organisé pour la première fois en dehors d'Alger s'annonce comme une rencontre pour unir la région contre le terrorisme pour promouvoir les valeurs de la coexistence. Un mot qui a été utilisé par tous les participants, venant d'Algérie, la Mauritanie, le Mali, le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, outre trois autres pays observateurs dans le cadre du processus de Nouakchott (Côte d'Ivoire, Sénégal, Guinée Conakry). Ces derniers ont d'ailleurs beaucoup insisté sur le concept de la réconciliation et du dialogue.