Cette importante rencontre sera présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal D'importantes mesures seront inéluctablement annoncées, notamment en ce qui concerne le contenu détaillé du nouveau modèle de croissance économique. Des membres du gouvernement, des syndicalistes de l'Ugta, des cadres du Conseil national économique et social, le patronat ainsi que les walis se réuniront aujourd'hui à l'occasion de la 19ème tripartite qui sera présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Les travaux de cette rencontre qui survient dans un contexte particulier, seront focalisés autour du nouveau modèle de croissance économique et des réajustements à apporter au système national de retraite. La tripartite d'aujourd'hui sera également une opportunité pour évaluer la mise en oeuvre du Pacte national et social signé en 2014. Comme elle constitue une occasion pour passer au peigne fin tous les moyens permettant la consolidation de l'investissement, le développement de l'entreprise nationale et la promotion de l'emploi. La rencontre d'aujourd'hui est capitale. Des mesures importantes seront inéluctablement prises, notamment en ce qui concerne le contenu du nouveau modèle de croissance économique, annoncé par le gouvernement depuis plusieurs mois. Ladite réunion sera sans aucun doute sanctionnée par la mise en place de nouveaux éléments dans le cadre de ce nouveau modèle de croissance économique dont les résolutions seront tout aussi dévoilées à l'occasion de cette tripartite. Les nouveaux éléments à introduire dans ce concept prendront en compte l'instabilité, voire la chute libre, des cours du pétrole. En 2012, le Conseil national économique et social a introduit le concept économique alors que les prix de l'or noir ont atteint le plus haut niveau avant de dégringoler dès la mi-mai 2014. C'est ce qu'a expliqué l'expert économique et vice-président du Cnes, Mustapha Mekideche. Il a précisé que «le modèle de croissance, tel qu'il avait été perçu par le Cnes, reposait sur six fondamentaux: «La ré-industrialisation, la rigueur budgétaire, la liquidation progressive des rentes et des activités informelles, la mise à plat du système des subventions, l'amélioration du climat des affaires et l'émergence d'un secteur privé national productif». Il a ajouté que «l'essentiel de ces fondamentaux a été pris en considération par le Comité de rédaction du texte portant sur le modèle économique de croissance et endossé par les pouvoirs publics». Pour cet expert, le ton est, tel qu'il le laisse croire, au remodelage, du plan économique. Mekideche explique que «nous voyons bien que la résilience dont a fait preuve l'économie algérienne sous l'emprise de l'ancien modèle économique arrive, progressivement, à son extinction». Le temps urge vu le contexte particulier marquant l'économie nationale. Il avise que «l'essentiel, à présent, est dans la mise en oeuvre effective de ce nouveau modèle car le temps nous est compté». L'enjeu est de taille. Autrement dit, rien n'augure de bien, du moins en ce qui concerne les recettes pétrolières dont les cours sont visiblement assujettis à l'instabilité. Mekideche, en anticipant les événements, estime que «les enjeux de la prochaine tripartite sont existentiels pour le pays». Il a expliqué que «toute sous-estimation de l'ampleur et de la durée de la crise relève de l'irresponsabilité surtout que les prévisions d'une remontée des cours autour de 70 à 80 dollars pour la fin 2016 ne relèvent, a-t-il affirmé, que de «spéculations non fondées». Un autre économiste, Mohamed Chérif Belmihoub préconise de reposer le nouveau modèle économique autour de deux grands objectifs: la stabilisation financière par la rationalisation des dépenses et la maîtrise de la dérive du taux de change du dinar et une dynamisation de la production nationale. «Nous sommes dans une situation de crise», a-t-il précisé avant de prôner les grandes lignes d'une politique économique permettant la sortie de crise. Celle-ci repose, selon lui, sur la limitation du déficit budgétaire à un certain niveau en rationalisant la dépense et en cherchant d'autres sources de financement, tout en maîtrisant l'inflation et en évitant une détérioration continue de la balance commerciale. Comme il propose de «contenir les dépenses de prestige» tout en appelant à «la nécessité de freiner la dévaluation continue de la monnaie nationale». Belmihoub plaide pour «la nécessité de mettre en compétitivité l'économie nationale, la mise en place d'une industrie performante reposant sur la liberté totale de l'investissement productif ponctué par des contrats de performance exigeant de l'investisseur la réalisation d'un certain nombre d'objectifs en contrepartie des facilitations accordées».