L'élection pour le changement a eu lieu durant les 3 tours du renouvellement du bâtonnat d'Alger. Le second tour des opérations de renouvellement du conseil de l'ordre s'est déroulé dans un climat empreint d'amitié, de compréhension, malgré l'enjeu : être élu au bâtonnat pour un mandat que plus d'une centaine de candidats convoitaient sur le plan climatique ce jeudi, le 1er du mois de février 2005, est plutôt gris et la neige qui était au rendez-vous, il y a une semaine, a changé de cieux. Le climat électoral, lui, est toujours bon enfant. Tel un chef de famille, Me Laouar, le président, chargé du scrutin est l'un des premiers arrivés. L'organisation était parfaite, Noureddine et ses collaborateurs du secrétariat qui ont fermé boutique vers les quatre heures du matin, n'ont rien laissé au hasard. Le bâtonnier Laouar a bossé sur du velours. Les candidats ont été à la hauteur de leur noble métier. Les têtes de liste se sont battues farouchement mais loyalement. Certes, il y a avait de la suspicion, de la méfiance aux abords des bureaux de vote, mais aucun incident sérieux n'est venu perturber le scrutin. Tout était huilé. Les jeunes conseils, les filles notamment, étaient sur les dents. Ils voulaient signifier que rien ne se ferait sans la jeunesse. Les anciens le savent. Les candidats distribuent des sourires amicaux et sympa. Deux heures après l'ouverture du scrutin, une quarantaine de votants s'étaient déjà présentés et exprimés. Me Hakim Tinedeghar, d'habitude réservé, était euphorique : il lança au milieu d'un groupe de confrères : «Si elle passe, il y aura des fumigènes et des feux d'artifice». Et elle, c'est Me Nacéra Ouali sa douce épouse candidate et très populaire chez les siens, Me Lakhlef est serein, Me Khadidja Kemachou, la jeune votante, effectue son devoir et tend la main à un confrère aveugle qui quittait le Palais de justice, alors qu'à dix mètres, Me El Azhar Athmani était carrément affalé sur un banc, sûr de son succès et grâce à sa compagne, cavalier seul et libre de toute liste. Il est onze heures quarante-huit. Me Mokrane Aït Larbi, Me Ouarti du barreau de Blida et Me Boucenna de Tizi Ouzou sont en sympathie avec leurs confrères d'Alger. Me Karima Benmedjadi vote et tourne les talons pour Didouche- aux environs de treize heures sonnantes-. L'ambiance est au beau fixe et le duo Menaceur reste inquiet devant le brouhaha créé par les jeunes loups candidats. Me Ali Kherbiche, candidat est debout et du haut de ses cent quatre-vingt-deux cm, il scrute l'espace de la salle des «pas perdus». Quatorze heures, Me Laouar, le bâtonnier et président de la commission de supervision des élections, donne une conférence de presse après six heures de lutte pour les prétendants. Le «cinq» de la commission est menée par Me Ali Ammar Laouar. A ses côtés, Maîtres Ali Toudert Arezki, Mokhtar Bouadallah, Rabah Baraka et Hadj Ali Gharbi ont participé activement aux réponses données par les confrères. Cela tournait autour du vécu des opérations de vote et ce, depuis le matin (lire ci-dessous le compte rendu du point de presse). Vers seize heures, c'est l'afflux. Les votants entrent en force. Il s'agit des avocats qui ont travaillé le matin au cabinet. Les candidats sont optimistes. A dix-huit heures, on nous souffle «c'est serré». A vingt-deux heures, les gars de Silini montraient des signes de victoire certaine. Me Beghdadi affichait sa plus belle mine tout comme son ami Me Benissad, son adversaire Bouchina et son voisin Me Mecheri Bachir. Deux heures du matin, fin du dépouillement. Sur 1989 inscrits, 1979 votants ont fait ressortir 1262 bulletins exprimés et 17 bulletins nuls. Avec une majorité rassurante, le bâtonnier Abdelmadjid Silini passera son plus beau vendredi depuis exactement trois mois.