Les banquiers maghrébins veulent passer d'une phase de simple commerce à une relation de partenariat. Les relations économiques entre l'Algérie et le Maroc, en stagnation depuis longtemps, semblent entamer une reprise certaine. En atteste l'importante délégation commerciale algérienne qui est arrivée jeudi à Casablanca pour participer à un forum d'affaires algéro-marocain, dont les travaux se poursuivront jusqu'à demain. Forte de plus de 50 membres, cette délégation représente autant le secteur bancaire, les opérateurs économiques que les présidents et représentants des Chambres de commerce et l'Agence nationale du développement des investissements (Andi). Organisé par la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Casablanca (Ccisc), ce forum commercial et économique se veut «une opportunité d'affaires pour les opérateurs ainsi qu'à la redynamisation des relations économiques entre les deux pays», estime M.Abdelhakim Kemmou, président de la Ccisc. Pour le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), M.Ali Habour, cette rencontre constitue «une opportunité pour essayer de remettre à niveau les relations économiques entre les opérateurs des deux pays et de les redynamiser». Il a estimé en outre, qu'«un fort potentiel économique existe autant en Algérie qu'au Maroc». D'autant plus qu'avec l'ouverture du marché marocain aux investisseurs algériens et vice versa, «les deux communautés d'affaires peuvent développer un partenariat économique dynamique durable». «Nous nous devons de mettre en place les jalons d'une durable union économique maghrébine», a souligné M.Habour, avant d'annoncer que «nous allons de notre côté organiser une manifestation similaire en Algérie pour présenter davantage les opportunités économiques et commerciales algériennes à nos partenaires marocains.» Par ailleurs, un sommet est prévu cette année entre Abdelaziz Bouteflika et le roi du Maroc. Cette rencontre, annoncée par le chef de la diplomatie algérienne, M.Abdelaziz Belkhadem, il y a quelques semaines, contribuera, à coup sûr, à relancer la locomotive et à aplanir les différends qui persistent entre Alger et Rabat. Prenant part à ce forum d'affaires, le secrétaire général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M.Abderrahmane Benkhalfa, a relevé que «les deux pays ont un potentiel énorme, ils constituent un axe économique important au Maghreb». Il va sans dire que «les banquiers maghrébins et algériens en particulier, sont en train de réfléchir comment passer d'une phase de simple commerce à une relation de partenariat». «Il existe une union des banques maghrébines qui ont des relations d'affaires.» S'agissant du problème des règlements bancaires et des flux financiers entre les pays maghrébins, M.Benkhalfa a notamment souligné que «au niveau de tous les pays maghrébins, des réflexions sont menées pour un passage direct entre correspondants maghrébins, sans passer par des correspondants internationaux». «La coopération économique (algéro-marocaine) est restée timide par rapport à la dimension des deux pays et cette situation incite les banquiers algériens et marocains à encourager des relations d'affaires plus consistantes», a précisé M.Benkhalfa.