Réajustement. «Le gouvernement, engagera une transition durant laquelle... (aura lieu)... une rénovation de la gouvernance économique» lit-on dans le communiqué final de la dernière tripartite qui s'est tenue le 5 juin dernier. Aussitôt dit aussitôt fait. Le remaniement partiel du gouvernement qui vient d'avoir lieu fait partie de cette «rénovation». A l'exception du ministère chargé des Relations avec le Parlement, tous les autres portefeuilles concernés par le remaniement sont en lien direct avec l'économie. Les trois ministères les plus sensibles (Finances, Energie et Agriculture) ont été confiés à trois nouveaux ministres dont l'un, Baba Ammi, était ministre délégué. Le remaniement comporte deux permutations de ministres qui ont concerné le Tourisme et l'Eau et l'intégration des Travaux publics aux Transports. Un ministre au lieu de deux. La grande nouveauté est la création du ministère délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers. Un vide vient d'être comblé, reste à voir comment il sera utilisé. Et enfin le renforcement de la présence féminine au gouvernement avec l'arrivée de Mme Ghania Eddalia qui remplace Tahar Khaoua. Ceux qui ont suivi attentivement les différents gouvernements dirigés par Sellal auront remarqué que leur durée de vie est annuelle. C'està-dire qu'une évaluation et des correctifs sont apportés chaque année (et quelques retouches en cours de route) depuis 2012. Le dernier remaniement n'a pas failli à la règle. Les cinq ministres ayant quitté le gouvernement (Ghoul, Ferroukhi, Khebri, Khaoua et Benkhelfa) avaient été désignés à leurs postes lors du remaniement du 14 mai 2015. Une année après et l'obligation de résultats. Une «rénovation» qui a également touché les travaux publics et les transports. Un seul ministre, Boudjema Talai, qui aura la lourde tâche de diriger les deux secteurs qui se complètent, notamment dans le mégaprojet du port de Cherchell. Dans la crise actuelle que vit le monde entier y compris l'Algérie, ne voir dans chaque remaniement que la carrière de X ou Y est tristement réductible. C'est le sort de tout le pays qui est en jeu. D'autant que ce remaniement a tout l'air de n'être qu'une «fournée» et que d'autres suivront sous peu. S'il fallait un exemple, un seul après la «transition», on ne peut encourager les exportations sans se doter d'un ministère du Commerce extérieur. Comme on vient de le faire pour l'économie numérique. Un remaniement, dans le contexte actuel, n'est pas un calcul d'épicier comme on l'entend, malheureusement, ici ou là. Il s'agit de l'avenir de tout un pays!