Les parents ont le devoir et l'obligation d'en parler, pour mieux le diagnostiquer. Sous le thème: «Troubles du spectre autistique: comprendre et agir», la direction de la santé de Bouira a organisé dernièrement au niveau de l'école paramédicale de Sour El Ghozlane, une rencontre régionale autour de l'autisme. Le Dr Siassi, assistant en psychiatrie dira au sujet du diagnostic de cette maladie: «Il peut se faire par un entretien approfondi avec les parents, afin de graduer au mieux les différentes étapes du développement de l'enfant et d'établir un bilan de ses comportements et interactions actuels, ou bien par l'observation de l'enfant et des mises en situation à visée interactive, dans le but d'évaluer les différentes manifestations du syndrome autistique». Expliquant toujours les étapes dans la découverte de la maladie et la conduite à tenir, la praticienne précisera que le diagnostic peut également passer par un bilan auditif, pour éliminer une surdité éventuelle, un ou plusieurs bilans-diagnostics avec un psychologue ou un psychiatre spécifiquement formé. La difficulté rencontrée par les parents d'enfants atteints reste le diagnostic que même des médecins généralistes n'arrivent pas à établir. Pour cela, et selon le Dr Siassi, «le diagnostic doit être supervisé par un médecin spécialiste (psychiatre ou neuro-pédiatre) et comprend obligatoirement l'élimination de pathologies qui peuvent se manifester d'une manière proche de celle d'un autisme». L'autre grand handicap demeure la scolarité des enfants atteints d'autisme. Mme Belaïfa Amina, docteur en pédopsychiatrie, a parlé de la scolarisation des enfants «artistismes». Pour cette spécialiste, cette question reste «un véritable problème puisqu'une fois arrivés à l'âge scolaire, ces enfants ne trouvent pas le cadre adéquat, avec la mise en place de classes spécialisées». Cette carence freinera et sera fatale à la scolarité de l'enfant atteint. Les autistes, selon cette spécialiste doivent bénéficier d'une scolarité spécifique assurée par des auxiliaires formés pour mieux affronter et cerner les difficultés de l'apprentissage chez les enfants autistes. La praticienne exprima sa peine de constater un manque d'infrastructures et de classes spécialisées. Ce manque est synonyme d'absence de prise en charge pour beaucoup d'enfants atteints. Pour sa part, Lounès Bounous, directeur de l'Etablissement spécialisé en psychiatrie Fernane Hanafi de Oued Aïssi (Tizi Ouzou), insistera sur le fait que la prise en charge des autistes a «une dimension pluridisciplinaire, dans la mesure où les psychologues, les psychiatres et les éducateurs sont impliqués d'une manière directe et constante, afin d'aider l'autiste à s'intégrer au mieux dans la société».