Tout est étudié pour écarter tout risque contre Dame nature et contre l'homme d'une manière générale. Les habitants de Bouinan, une commune située à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Blida, protestent contre la réalisation en cours d'un dépotoir d'ordures au sein même de leur localité et ce, afin d'accueillir les déchets ménagers provenant de neuf communes. Dans une requête à plusieurs responsables locaux, notamment au wali de Blida, à la direction de l'environnement, ainsi qu'au P/APC de Bouinan, les contestataires de ce projet évoquent tout d'abord son lancement qui devait démarrer avec une enquête de commodo et incommodo, chose qui, selon eux, n'a pas eu lieu. «Dès qu'on a eu l'information et sans être avisé, nous avons commencé à envoyer nos réclamations aux différents responsables afin d'attirer leur attention, mais en vain. Nous n'avons reçu que la visite d'un représentant de la direction de l'environnement qui insista sur l'existence d'aucun danger découlant de ce projet», nous dira un citoyen contestataire. Pour un autre jeune fortement inspirer par la culture écologique et qui ne cesse de faire des recherches sur le web relatives à ce genre de projets, «cette version est illogique puisque le site qui va abriter le projet se trouve justement au niveau de la forêt El Grau. Cette dernière, qui est située au pied du mont de Chréa et entourée par des terres agricoles, était dans un passé non lointain un endroit propice pour les villégiatures et pour le développement de la faune et de la flore avec ses beaux oliviers, eucalyptus et autres espèces rares d'oiseaux. Elle risque avec ce projet de perdre son aspect écologique et touristique et ce, sans oublier les dégâts qui peuvent être occasionnés à notre santé», rétorque-t-il. Côté officiel, tout est étudié pour écarter tout risque contre Dame nature et contre l'homme d'une manière générale. Dans ce sens, la société Amenhyd qui assure la réalisation du projet pour une durée de 10 mois a commencé à creuser un grand dépotoir entouré par du film plastique et des couches d'argile. Ce procédé est utilisé pour éviter la pénétration des déchets mais surtout le lixiviait, c'est-à-dire le liquide d'ordures dans la terre et le sol. Ce liquide avant qu'il soit déversé dans l'oued le plus proche est retiré du dépotoir et transféré vers trois citernes -en le laissant agir pendant plusieurs jours- pour que son acidité et sa toxicité soit minimisées. Cependant, et toujours d'après les opposants, les membranes utilisées et la couche d'argile peuvent facilement être endommagées par plusieurs produits comme le cirage pour chaussures, la margarine, le vinaigre, l'alcool éthylique, les médicaments, les objets tranchants ainsi que le benzène. Ainsi, le risque zéro n'existe pas car le lixiviait qui ne passe pas par une station d'épuration polluera les eaux de l'oued. «Le projet qui est à peine à 200 m de chez nous peut provoquer des gaz cancérigènes et autres polluants persistants dans l'air, la terre, et les eaux ainsi que les maladies respiratoires, contagieuses et nerveuses. Il fait perdre à notre région sa grande valeur agricole et engendrera l'omniprésence de détritus et l'encombrement sur les routes à cause de la circulation permanente des camions d'ordures», lit-on dans la requête. Enfin, pour beaucoup de citoyens, il serait regrettable que la commune de Bouinan qui va bénéficier d'une importante extension et modernisation grâce à la création de la ville moderne, abrite au niveau de son entrée une déchetterie source d'air pollué.