Les habitants de la wilaya de Blida souffrent de la prolifération alarmante des décharges sauvages. La direction de l'environnement a comptabilisé vingt-quatre décharges sauvages installées sur une superficie globale de près de 25 hectares ; ces décharges sont devenues un phénomène inquiétant, sachant qu'elles sont implantées dans la plaine de la Mitidja, sur des terres agricoles et même sur les lits d'oueds. Les risques de contamination de la nappe sont donc de réelles menaces. A ces décharges s'ajoutent les amas d'ordures dont se débarrassent certains sans le moindre scrupule par notamment l'inexistence de civisme. Ces montagnes d'ordures qu'on localise ici et là, empoisonnent le quotidien de beaucoup, particulièrement, ceux qui occupent des logements dans des cités surpeuplées. Leur cadre de vie est complètement défiguré puisque ces ordures font aujourd'hui le décor de leurs cités, squattent les espaces verts de ces logements, sans omettre les odeurs nauséabondes dégagées et le fait qu'elles soient des nids pour les rongeurs et donc sources de maladie. La. cité Boumaama El Djillali et d'autres quartiers localisés à Sidi Abdelkader entre autres au coeur de Blida et bien d'autres cités implantées à Ouled Aïch et autres communes sont atteintes par ce fléau. Il faut savoir que huit cent vingt tonnes de déchets est la quantité produite par jour par les ménages de la wilaya de Blida. Quarante pour cent de ces déchets sont engendrés par les habitants du Grand Blida ce qui en résulte est dû au fait que le grand taux de concentration d'habitations se situe au sein de cette région. Le centre de compostage de Béni Mered reçoit 200 tonnes d'ordure, jour, bien qu'il soit conçu pour une capacité de 100 tonnes, ce qui a conduit à surexploiter sa capacité réelle. Reste que ce centre est loin de répondre aux besoins de toute une wilaya qui produit de plus en plus de déchets qu'ils soient domestiques ou industriels pour les besoins grandissants d'une wilaya à double vocation, agricole et industrielle et qui enregistre une extension en population. Cette même wilaya abritera la nouvelle ville de Bouinan qui est une ville à caractère écologique. Toutes ces données conduisent les autorités concernées à prospecter pour répondre à ces besoins et caractéristiques et trouver des terrains qui accueilleront des centres d'enfouissement puisque le centre de Béni Mered prend déjà en charge les déchets de neuf communes ; on citera les communes de Blida, Bouarfa, Oueld Aïch, Béni Mered et Chréa. Mis à part quelques communes comme celle de Meftah, la wilaya de Blida a donc un réel problème pour se débarrasser de ses ordures. Pour y remédier, on apprend qu'au moins deux décharges contrôlées doivent être mises en place à l'est et l'ouest de la wilaya et couvrir ainsi toutes les communes mais les initiatives se heurtent aujourd'hui à l'inexistence du foncier pour mettre en place les projets, la plaine est complètement saturée. Chaque commune offrant une assiette foncière bénéficiera d'un centre d'enfouissement technique avec une déchetterie. Ce qui est encourageant sachant que cela peut même créer de l'emploi. A titre illustratif, la déchetterie de Béni Mered a créé près de 200 emplois indirects. Elle est un modèle de recyclage d'ordures, sachant que le plastique et le carton ramassés sont revendus à des entreprises spécialisées en la matière qui exploitent ces produits en les transformant en matière première. Le fer est aussi réexploité par les ferrailleurs locaux. Ainsi les jeunes chômeurs, sillonnant les cités et quartiers, récupèrent les matières à recycler c'est le cas du plastique. D'ailleurs une opération de déplasticage est programmée à Blida qui a bénéficié de projets s'inscrivant dans le cadre du programme Alger la Blanche. Pour un montant d'un milliard quatre cents millions de dinars des projets seront consacrés au ramassage des sachets en plastique. L'opération sera lancée la semaine prochaine, en premier lieu, dans les quartiers de Benachour et Benboulaïd. Des jeunes auront pour mission de ramasser les produits en plastique pour la déchetterie de Béni Mered.