C'est pour endiguer le mouvement de débrayage qui devrait avoir lieu aujourd'hui. Encore une fois, le ministère de l'Education nationale met en branle la machine judiciaire pour empêcher le vaste mouvement de grève des enseignants du secondaire. Cette fois, c'est pour endiguer le mouvement de débrayage auquel a appelé le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et qui devrait avoir lieu aujourd'hui. La tutelle a formulé une requête près la chambre administrative de la cour d'Alger à l'encontre des délégués de ce syndicat, à leur tête le secrétaire général, M.Redouane Osmane. Et à l'heure où nous mettons sous presse, les instances judiciaires chargées de cette affaire n'ont pas encore pris leur décision. Les accusations sont portées essentiellement sur l'illégalité de cette grève dont le préavis, selon M.Osmane, a été déposé auprès de la tutelle depuis plus de deux semaines. Cependant, tout porte à croire que la grève à laquelle a appelé le CLA aura bel et bien lieu, et ce, vu que la décision de la justice est tombée tard dans la journée d'hier. Pour rappel, ce syndicat dénonce les directives de l'inspection académique concernant les ponctions injustifiées sur les salaires de certains enseignants. Ces sanctions jugées arbitraires concernent, notamment les enseignants des lycées Emir Abdel Kader et Barberousse (ex-Delacroix). En outre, ce mouvement de protestation qui sera observé aujourd'hui, inscrit, parmi les motivations, l'agression contre un enseignant au niveau du lycée Boudiaf. Et ce qui provoque le courroux de ces enseignants c'est la non-application par l'académie d'Alger des directives de la tutelle qui lui a ordonné d'annuler toute action répressive à l'encontre des enseignants qui ont pris part à des actions de protestation. Ainsi, après le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), c'est au tour du CLA de subir de plein fouet la décision de justice les privant d'exercer le droit à la grève. Par ailleurs, le secrétaire général de ce syndicat, M.Redouane Osmane, organisera, aujourd'hui, une conférence de presse durant laquelle il fera, sans l'ombre d'un doute, le point sur cette affaire.