Une information publiée hier par un confrère faisait état d' «un projet de motion de défiance» qu'un groupe de députés préparerait. Plusieurs députés de la majorité, contactés, ont avoué n'être pas au courant d'un tel projet «qui n'a aucune chance d'aboutir», selon un élu MSP. D'autres reconnaissent avoir été sollicités, mais d'«une manière trop vague pour être un projet de quoi que ce soit». Peu à peu, le malaise se précise chez certains députés qui refuseront de faire le moindre commentaire. D'autres, tout aussi gênés, restent imprécis, estimant que «les journalistes racontent n'importe quoi». Pourtant, des sources concordante font état de «l'activité débordante de certains membres du groupe d'une formation politique qui tentent de convaincre tous les députés de l'opposition de signer la motion». Les mêmes sources précisent que les initiateurs du projet «reprochent au gouvernement, pêle-mêle, d'avoir mal géré les événements de Kabylie, de n'avoir pas anticipé la gravité des inondations du 10 novembre, et de ne pas avoir, dans le projet de loi de finances 2002, prévu la dégradation des prix du pétrole», ce qui revient à reprocher à M.Benflis de n'avoir pas prévu les attentats du 11 septembre. A la question concernant le choix de cette période, précisément, puisque les événements évoqués datent, pour le dernier les inondations de plus de trois semaines, les langues se délient: «C'est la proximité du 6 décembre qui a accéléré les choses. Certains députés, notamment ceux de formations politiques, n'ont pas apprécié d'être écartés en tant que tels par les coordinations, de la représentation du mouvement citoyen qui s'est développé en Kabylie et qui a fait de l'ombre autant aux partis politiques qu'aux élus, toutes chapelles confondues.» Il s'agirait donc, selon nos sources, de «déstabiliser le gouvernement. Même si la motion ne recueille pas suffisamment de signatures pour être présentée en plénière, le fait de l'avoir envisagée est en soi pénible pour le gouvernement». Cette opération devrait «discréditer le gouvernement aux yeux de la population, donnant ainsi raison aux adversaires du dialogue, et disqualifiant les partisans du dialogue». Cette tentative est à rapprocher, peut-être, des affrontements épisodiques et sans raison qui opposent de jeunes excités de Kabylie à la gendarmerie.