Les cours de l'or noir se négociaient à 48 dollars, en fin d'échanges européens, après la nouvelle baisse des taux d'intérêt du second plus important consommateur de pétrole au monde. Un pas en avant deux pas en arrière. C'est la cadence imposée au baril. Les prix du pétrole donnent l'impression de vouloir sortir la tête de l'eau puis font du surplace lorsqu'ils ne boivent pas carrément la tasse. Les experts ne mâchent pas leurs mots et qualifient un tel comportement de schizophrénique. «Les matières premières ont connu une journée schizophrène: grimpant dans un premier temps du fait de la perspective d'une amélioration de la demande chinoise après la baisse du taux directeur de la Banque centrale chinoise (Pboc)», expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Que s'est-il passé ensuite? «Mais le marché s'est rapidement retourné, quand il s'est rendu compte que les cinq précédentes baisses de taux n'ont pas fonctionné et que cette action sert seulement de preuve au fait que l'économie chinoise est à la peine», poursuivait M.Lawler. Un scénario confirmé par les fluctuations des prix du brut. Le Brent est tombé sous les 48 dollars à son niveau le plus bas depuis trois semaines et à 44,20 dollars à New York son seuil le plus bas depuis le début du mois d'octobre. Les inquiétudes sur la Chine, Les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi qui a laissé la porte ouverte à un nouvel assouplissement monétaire en décembre, le renforcement de la devise américaine ont pesé sur les cours du brut. Les cours de l'or noir ont reculé après la nouvelle baisse des taux d'intérêt du second plus important consommateur de pétrole au monde. Cela a suffi pour que le baril enclenche pour la énième fois la marche arrière. Avant-hier, derniers jours de cotation de la semaine, vers 15h30, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 48,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 7 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 58 cents à 44,80 dollars. De quoi déprimer encore un peu plus l'économie nationale qui reste chevillée à plus de 95% à ses exportations d'hydrocarbures. Elle subit de plein fouet la dégringolade des prix du pétrole qui ont perdu plus de 50% de leur valeur depuis la mi-juin 2014. Sa balance commerciale a accusé un déficit de plus de 10 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de l'année 2015. Les experts ne désespèrent cependant pas de voir les cours de l'or noir rebondir. Ils estiment que la forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis est en grande partie imputable à la saison de maintenance des raffineries, qui distillent dès lors moins de pétrole rapporte romandie.com sur son site. «Si les stocks américains de brut devaient commencer à baisser, cela s'accompagnerait d'une réduction de la production comme l'a anticipée l'Energy Information Administration (EIA, une antenne du département américain de l'Energie, DoE) dans ses dernières estimations mensuelles sur l'offre et la demande», faisaient remarquer les analystes de PVM. Une option qui n'est pas à écarter. La production de pétrole de schiste américain semble vouloir sérieusement décliner. Elle ne peut être rentable avec les niveaux des prix actuels. «L'Opep est en train de gagner sa bataille contre le schiste américain» sont allés jusqu'à titrer les analystes du site financier américain fool.com. Et les statistiques que disent- elles? Selon un décompte hebdomadaire de la société de services pétroliers Baker Hughes, il y avait neuf puits de moins en activité la semaine dernière (achevée le 9 octobre, Ndlr), portant le nombre total d'unités en fonctionnement à 605. «C'est le sixième déclin hebdomadaire d'affilée...», avaient souligné les analystes de Commerzbank. Cela n'a pas suffi à redonner des ailes au baril. Encore une semaine à oublier pour l'Algérie.