Le point commun de ces trois projets est l'entrée en production qui devrait intervenir dans le courant de l'année 2019. Attendu aujourd'hui dans la wilaya de Béchar, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb lancera des projets miniers très importants, donnant par la même, le coup d'envoi à la stratégie de développement d'un secteur longtemps laissé en jachère. Pour complexe et lourde que puisse paraître pareille entreprise, Bouchouareb est tout de même parvenu à arracher des joint-ventures remarquables si l'on tient compte de la situation actuelle du domaine minier national et du désinvestissement qui l'a longtemps mis en marge de la politique économique du pays. Le premier projet à sortir de terre est un investissement algéro-chinois pour l'exploitation du gisement de manganèse de Guettara, dans la wilaya de Béchar. Lequel gisement donnera du manganèse qui sera traité dans une usine métallurgique attenante à la mine et faisant partie de cet investissement de 54 millions de dollars. La partie algérienne du projet revient au Groupe minier Manal qui détiendra 26% du capital. Il sera associé au groupe industriel Imetal (25%). La société chinoise Shaolin Mines, avec 49% apportera le savoir-faire et une partie des financements de cet investissement formellement destiné à la production de concentré de manganèse à Guettara et du manganèse métal à Béchar. Ce projet a ceci de très intéressant est qu'il garantit une intégration à 100% de la filière. La particularité de ce gisement est qu'il a été découvert, il y a 60 ans et jamais encore exploité. Il est situé à 250 km au Sud-Ouest de la ville de Béchar. Il a été découvert en 1953. Les villages les plus proches sont Zeghamra (100 km), Beni-Abbès (130 km) et Abadla (155 km). 513 emplois seront créés dans le cadre de cet investissement. Le deuxième projet qui créera quelque 195 postes de travail direct est destiné au développement et la valorisation du gisement de barytine de Draïssa par le joint-venture «Albaryte» & installation d'une usine à Abadla. «La baryte est destinée pour le forage pétrolier. Actuellement, l'Algérie produit 30.000 tonnes/an de baryte à Boukaïd et Khenchela pour une demande évoluant entre 100.000 et 120.000 tonnes/an. En 2015, l'importation de baryte a été de 78.000 tonnes pour une facture de 13 millions USD», rapporte un document du ministère de l'Industrie et des Mines qui ambitionne d'orienter l'excédent de production vers l'exportation. Ce projet est implanté à 320 km au sud de la ville de Béchar et à 100 km à l'est de la localité de Draïssa. Toujours dans le domaine minier, le ministre de l'Industrie lancera les travaux pour la réalisation d'une cimenterie, projet d'une filiale du groupe public Gica. Implantée dans la région de Benzireg, la nouvelle cimenterie aura une capacité de production d'un million de tonnes par an. Il est attendu la création de pas moins de 2000 emplois. «Cette cimenterie attendue depuis plus de 13 ans permettra l'accélération de la réalisation des projets de développement socio-économiques, particulièrement dans le logement et les infrastructures comme les écoles, les travaux publics et l'hydraulique», note le ministère dans son document. Le point commun de ces trois projets est l'entrée en production qui devrait intervenir dans le courant de l'année 2019. Une autre année charnière, censée boucler le programme quinquennal, qui aspire à parvenir à un niveau de diversification de l'économie à même de permettre au pays de réduire sa dépendance au pétrole. Il faut dire qu'à côté de ces projets miniers initiés et pilotés par le gouvernement, plusieurs autres investissements publics et privés, dans l'industrie mécanique, le textile et l'agriculture seront opérationnels entre 2017 et 2019. Bouchouareb réussira-t-il le pari?