Le blocage des VPN nuirait sérieusement aux échanges Internet non incriminés, notamment les courriers électroniques. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane Houda Feraoun, a affirmé hier dans un entretien à l' APS que «la restriction d'accès aux réseaux sociaux avait pour objectif principal de protéger les candidats au baccalauréat contre les tentatives de déstabilisation via de faux sujets et des rumeurs malveillantes». Son département, «en relation avec l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications(Arpt), ainsi que l'ensemble des opérateurs de télécommunication, ont procédé à la restriction de l'accès aux principaux réseaux sociaux pendant des horaires limités liés à ces examens», a-telle précisé. Selon la ministre, ces mesures ont permis «l'avortement de tentatives criminelles qui visaient à mettre en péril le devenir des milliers de candidats au baccalauréat». Concernant les désagréments causés par cette mesure aux usagers d'Internet, la ministre a souligné que «le devenir des candidats au baccalauréat nous oblige à faire le sacrifice et à céder un peu de notre bien-être personnel pour contribuer au bon devenir de toute la société». La réduction de trafic Internet «a déjoué les desseins de certains groupuscules qui activent pour perturber le déroulement des épreuves».Elle a également fait savoir que «le blocage pendant la nuit ne concernait que les réseaux sociaux». La ministre a indiqué que «l'Algérie ne fait pas exception, car il y a eu des restrictions de certains réseaux sociaux dans d'autres pays pour diverses raisons, y compris celles liées au baccalauréat». Elle a précisé que «les réseaux sociaux ne sont qu'une partie des applications OTT (Over The Top) qui utilisent les réseaux déployés par les opérateurs de télécommunications à des fins commerciales et sans contrepartie pour ceux-là, aboutissant à la saturation de la bande passante...», a-t-elle précisé. «La problématique de leur existence fut l'objet de batailles entre opérateurs de télécommunications, sociétés civiles et opérateurs OTT dans la quasi-totalité des pays européens, américains et certains pays asiatiques», a-t-elle relevé, ajoutant qu'il s'agit, en l'occurrence, de la remise en question du principe de la neutralité du Net. La ministre a affirmé que divers pays «ont autorisé leurs opérateurs de télécommunications à bloquer temporairement ou définitivement les OTT, voire même à négocier avec ceux-là les conditions tarifaires du maintien de service». Répondant à des experts qui prétendent que le blocage des réseaux sociaux lors de l'examen du baccalauréat n'était pas efficace, du moment que les internautes accèdent via les VPN (virtuel private network), la ministre a fait savoir que «le blocage des VPN, qui sont des réseaux virtuels privés, donc cryptés, se fait moyennant le filtrage de tout le trafic crypté, et nuirait donc sérieusement aux échanges Internet non incriminés, notamment les courriers électroniques». «Nous avons donc préféré surseoir à ce mode de blocage», a-t-elle affirmé. Dans ce contexte, la ministre a assuré que «des mesures sévères seront prises à l'encontre des fraudeurs utilisant ces techniques ainsi que les artisans de cette machination». Elle a indiqué, en outre, regretter le fait de voir des médias inciter les jeunes à en faire usage, précisant que l'usage de proxy (composant logiciel informatique jouant le rôle d'intermédiaire entre deux hôtes pour faciliter ou surveiller leurs échanges, Ndlr) pour contourner le blocage est «hautement préjudiciable» à l'intégrité des données personnelles stockées sur leurs ordinateurs ou smartphones.