Le village de Tifilkout La question de l'eau prend les allures d'un véritable problème de société. Le conflit qui oppose quatre villages à Ililten, à 70 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou rebondit après quelques jours d'accalmie. Hier, ce sont les villageois d'Azrou et de Tifilkout qui ont dénoncé le fait que deux autres villages n'ont pas respecté les conclusions de la réunion qui s'est tenue au niveau de la wilaya. Cette rencontre qui a regroupé les représentants des quatre villages, l'ADE ainsi que les élus et les chefs des secteurs concernés a permis de trouver un terrain d'entente qui peut mettre fin au conflit. En effet, les parties ont conclu à commencer d'abord par réparer le répartiteur de quantités par les services concernés. Ce n'est qu'après cette étape que les solutions à moyen terme pourront être envisagées. Tout de suite après cette réunion, le conflit semblait trouver un apaisement. Seulement, tout en attendant que les accords sur la répartition soient appliqués, un autre conflit a ressurgi. Les villages d'Azrou et de Tifilkout se disent lésés tout en mettant en cause les services de l'ADE qui ont effectué les travaux. La colère de ces deux localités est également dirigée contre le président de l'APC qu'ils accusent de prendre parti pour les deux autres villages, Taghzout et Iguefilen. Par ailleurs, il convient de signaler que le problème de l'eau prend les allures d'un véritable problème de société. Alors que les anciens ont toujours su dénouer les conflits qui surgissaient à propos de la répartition, ce n'est pas le cas aujourd'hui avec la gestion dite moderne de la collectivité locale. Jadis, les villages ont su établir des lois rigoureusement respectées pour gérer l'alimentation en eau potable via les fontaines. Comme principale caractéristique de cette gestion ancestrale, l'on peut signaler d'abord le fait que celle-ci est confiée à la femme. La fontaine est un domaine exclusif de la femme. L'homme n'intervenait, par le biais des djemaâs que lorsque le conflit était grand. Généralement, les assemblées villageoises ont toujours su régler le problème sans aucun dégât. Aujourd'hui, avec l'arrivée de l'alimentation via les barrages et les forages, la gestion est cédée aux services concernés. Au niveau des communes, les antennes ADE travaillent de concert avec les élus mais... Prise en charge par les élus et autres responsables au niveau des communes, la gestion de l'eau est devenue anarchique. Des retards dans la réalisation des projets induisant des retards dans l'alimentation des villages, des réalisations mal faites induisant des pertes d'eau criminelles. Une anarchie qui engendre une tension sans précédent sur l'eau potable. Le stress hydrique cause annuellement des milliers d'actions de colère violente comme les fermetures des routes, des sièges de daïras de communes et des antennes de l'ADE. Beaucoup estiment que la solution à cette anarchie qui caractérise la gestion de l'eau potable réside essentiellement dans le recours aux assemblées villageoises. Leur implication dans la gestion des collectivités doit être effective et non uniquement de vaines promesses électorales. Cette solution pourrait pallier l'échec des élus qui connaissent pourtant mieux que quiconque les problèmes de leurs villages. Des élus qui oublient qu'ils sont issus de ces villages justement. Une fois à l'auguste Assemblée populaire communale, ils se mettent à imiter la gestion d'autres pays complètement différents du nôtre alors que les assemblées villageoises sont marginalisées.