L'Algérie va utiliser la géo-information afin de «repérer les zones à risque ». Un groupe d'experts allemands effectuent, depuis six mois, des prises de vue aériennes sur l'Algérie, à partir d'avions conventionnels. L'objectif est d'évaluer les transformations de l'environnement dans lequel nous évoluons, mais surtout d'obtenir des informations géologiques pour permettre une utilisation plus judicieuse des terres et des richesses naturelles en général. L'information a été donnée par M.Cherif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, lors de son intervention à l'ouverture d'une journée d'étude sur la géo-information. Une science très peu connue en Algérie, qui accuse un retard important par rapport aux autres pays du continent. Ce système de gestion d'information géographique s'appuie principalement sur la télédétection, une technique qui fut l'apanage du corps militaire dans les années 1960 et 1970. Reconnaissant son utilité potentielle pour des applications civiles, et avant tout dans les domaines de l'agriculture (estimation des récoltes) et de la géologie (présence éventuelle de pétrole et de gaz naturel), les premiers satellites sur orbite terrestre furent équipés de technologie pour des observations en couleur de la Terre. Le potentiel de ces observations spatiales pour la météorologie fut très vite découvert, et la communauté météorologique a lancé avec succès une série de satellites météorologiques de plus en plus complexes et efficaces les uns que les autres. L'Algérie, avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) investit ce domaine avec près d'un demi-siècle de retard. Pour ce faire, elle fait appel à l'expérience allemande, la plus réputée mondialement dans le domaine, à travers la société Hansa Luftbild, créée depuis plus de 80 ans. Les Saoudiens ont fait appel à cette compagnie pour repérer les zones susceptibles de receler des richesses naturelles comme le pétrole ou le gaz. Le Maroc, le Nigeria, la Chine, sont parmi les clients de Hansa Luftibid. Enumérant les objectifs de leur mission en Algérie, le représentant de cette compagnie cite entre autres, le recueil des données fondamentales sur les ressources et paysages naturels, l'évaluation de l'état de l'environnement, et l'utilisation des photos aériennes pour la technologie Sig (spatiale) pour l'aménagement du territoire. «C'est une forme d'inventaire de nos richesses et notre potentiel naturels, une banque de données qui va nous aider à mieux gérer l'espace dans lequel nous évoluons», précise M.Cherif Rahmani. L'Algérie va utiliser cette science aussi afin de «repérer les zones à risque», pour «réaliser une meilleure maîtrise des catastrophes naturelles». Cette technique sera utilisée aussi dans la lutte antiacridienne. En effet, la télédétection fournit d'importantes informations sur les zones où pourraient avoir lieu des invasions acridiennes, et sur les zones susceptibles d'être touchées par ce phénomène naturel.