Le marché s'interroge et demeure sans orientation claire Les prix du pétrole ont certes accusé le coup vendredi en lâchant quelque 5%, mais n'ont pas été absorbés par le tourbillon provoqué par la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Le baril s'est apparemment du costaud en ce moment. Il n'a pas sombré après le plongeon que lui a imposé le vote du Royaume-Uni en faveur de sa sortie de l'Union européenne. Il émerge tout doucement comme au lendemain d'une mémorable cuite. Les prix du pétrole ont certes accusé le coup vendredi en lâchant quelque 5%, mais n'ont pas été absorbé par le tourbillon provoqué par le Brexit. Leur résistance a été mise en exergue par les observateurs. «Nous nous attendons à une volatilité accrue sur les marchés des matières premières à court terme alors que les investisseurs explorent les répercussions potentielles du vote (britannique de jeudi), mais nous pensons que les fondamentaux du marché pétrolier vont finir par se réaffirmer», ont souligné les analystes de JBC Energy. «Il est clair que de nombreux investisseurs voient les prix actuels du pétrole comme un niveau d'entrée attrayant après leur déclin de 5% vendredi. Le fait que les prix ne soient pas descendus en dessous des plus bas qu'ils avaient touchés la semaine précédente joue également sans aucun doute un rôle», faisaient remarquer de leur côté les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Comment évoluent les cours de l'or noir? Où en sont-ils concrètement? Hier vers 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une hausse de six cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance se négociait à 47,58 dollars affichant un léger recul de l'ordre de six cents. Le marché s'interroge et demeure sans orientation claire. Faut-il s'inquiéter pour l'avenir? Les estimations de l'Agence internationale de l'énergie et de l'organisation des pays exportateurs de pétrole avaient pourtant, respectivement, pronostiqué une robuste consommation de pétrole (en 2016 et 2017) et une résorption de l'excédent de pétrole les prochains trimestres. «La consommation mondiale de pétrole augmentera plus que prévu en 2016 et conservera sa vigueur en 2017, tandis que la production d'or noir faiblit, permettant au marché de retrouver son équilibre au second semestre de cette année», avait indiqué l'AIE le 14 juin dernier. «La production excédentaire sur le marché va probablement s'estomper, ces prochains trimestres», était-il mentionné dans le rapport mensuel de l'Organisation, publié le 13 juin, à Vienne. Ces prévisions optimistes seront-elles remises en cause? «Il est possible que les agences de l'énergie révisent à la baisse leurs estimations de demande dans les mois à venir. Mais tout effet (sur les prix du pétrole) devrait cependant être limité si l'on suppose que cela ne concerne que le Royaume-Uni et qu'il n'y aura pas d'effet boule de neige sur l'Europe dans son ensemble ou sur d'autres régions», rassurent les experts de Commerzbank. «Il est difficile d'imaginer que le vote en faveur du «leave» au Royaume-Uni aurait un effet négatif sur la demande mondiale de pétrole dans un avenir proche», renchérissait Tamas Varga, analyste chez PVM. «Pour cette raison, un second semestre 2016 plus resserré (sur le marché pétrolier) est toujours entièrement d'actualité», ajoutait le spécialiste de PVM qui indique que les secousses provoquées par le brexit sur le baril ne doivent pas trop affecter les cours de l'or noir. «Si l'on souscrit à ce point de vue, il n'est pas difficile de conclure que le mouvement de vente entraîné par le Brexit ne devrait pas durer et la baisse des cours pétroliers restait limitée», affirmait Tamas Varga. Le baril est vraisemblablement en train de sortir de sa gueule de bois.