Les prix jouent au yo-yo Après l'Opep qui a anticipé une résorption de l'excédent de pétrole les prochains trimestres, l'Agence internationale de l'énergie annonce à son tour une augmentation de la demande mondiale d'or noir. Il n'y a cependant pas eu d'étincelle. Cela n'a pas suffi pour que les prix repartent à la hausse. C'est apparemment d'une bonne dose de nitroglycérine que le baril a besoin pour «exploser». L'espoir de voir les cours se redresser est cependant permis. Et c'est tant mieux pour l'économie algérienne qui demeure dépendante de ses exportations d'hydrocarbures et qui est sérieusement chahutée par leur dégringolade. La trésorerie du pays accuse le choc. Le virage à 180 degrés que le gouvernement escompte lui donner après avoir tranché pour un modèle de croissance économique qui l'affranchirait de son addiction au pétrole ne donnera pas ses fruits de sitôt. La volonté affichée par les pouvoirs publics pour réduire une facture des exportations qui s'affiche insolemment au-dessus des 50 milliards de dollars ne pourra pas combler le déclin des recettes en devises. Le salut ne viendra donc que d'une résurrection des prix du pétrole. Objectivement les clignotants indiquent que l'on s'y dirige. Le terrain est sur le point d'être déminé. Les rapports qui se succèdent le montrent. Après l'Opep qui a anticipé une résorption de l'excédent de pétrole les prochains trimestres, l'Agence internationale de l'énergie annonce à son tour une augmentation de la demande mondiale d'or noir. «La consommation mondiale de pétrole augmentera plus que prévu en 2016 et conservera sa vigueur en 2017, tandis que la production d'or noir faiblit, permettant au marché de retrouver son équilibre au second semestre de cette année», a indiqué le 14 juin l'Agence internationale de l'énergie. Comment cela va se traduire en chiffres? «La demande mondiale d'or noir devrait croître de 1,3 million de barils par jour (mbj) cette année, contre une anticipation précédente de 1,2 mbj, pour atteindre 96,1 mbj», précise l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole avait vu juste, tout en tablant sur une hausse durable des prix. «La production excédentaire sur le marché va probablement s'estomper, ces prochains trimestres», était-il mentionné dans le rapport mensuel de l'Organisation, publié le 13 juin, à Vienne qui confirme les pronostics de celui du mois passé. «En dehors des Etats-Unis, il y a des signes réguliers d'une diminution de la production hors Opep, ce qui devrait sans doute retourner le marché pétrolier et le placer en situation de déficit net en 2017», avaient estimé les experts de l'Opep. «La production des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) devrait pour sa part baisser de 900.000 barils par jour en 2016, contre une estimation précédente de 800.000 b/j» confirme le bras énergétique de l'Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques). Le baril reste malgré toutes ces prévisions favorables sous pression. Hier vers 10h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août affichait 49,13 dollars surl'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit un recul de 70 cents par rapport à la clôture de mardi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet lâchait 50 cents pour se négocier à 47,99 dollars. Les regards étaient braqués sur les chiffres des stocks américains. Les pronostics divergeaient. «Alors que les investisseurs s'attendaient à voir une baisse des stocks de plus de 2 millions de barils, les chiffres de la fédération professionnelle API ont en réalité fait état d'une progression de 1,2 million de barils des réserves américaines de brut la semaine dernière, ainsi que d'une hausse prononcée des stocks d'essence et de produits distillés, qui, selon elle, ont augmenté respectivement de 2,3 millions de barils et 3,7 millions de barils», indiquait Tamas Varga, analyste chez PVM. Cela a été vraisemblablement suffisant pour déprimer le baril.