L'épineuse question du Sahara occidental sera évoquée dans le volet diplomatique. Entre l'Algérie et le Mexique, une nouvelle page dans les relations bilatérales s'ouvrira aujourd'hui avec la visite officielle de deux jours qu'entamera le président des Etats-Unis du Mexique, M.Vicente Fox Quesada, à Alger, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La dernière visite officielle d'un chef d'Etat mexicain remonte à 1975. Cependant force est de rappeler que les présidents Abdelaziz Bouteflika et Vicente Fox Quesada se sont déjà rencontrés à trois reprises: lors de la conférence des Nations unies sur le financement du développement, à Monterrey (Mexique) en mars 2002, à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du groupe des 8, à Evian en juin 2003, et en marge de la 58e assemblée générale de l'ONU, à New York en septembre 2003. Par ailleurs, l'Algérie et le Mexique ont célébré, le 21 octobre 2004, le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Ils ont aussi tenu, le 18 janvier 2005, à Mexico, la première réunion bilatérale de consultations entre les ministères des Affaires étrangères. De ce fait, cette visite constitue une opportunité pour les deux chefs d'Etat de poursuivre leur concertation politique sur les questions bilatérales et internationales d'intérêt commun. Comme le Mexique est l'un des nombreux pays ayant reconnu officiellement la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), l'épineuse question du Sahara-occidental devrait également être évoquée dans le volet diplomatique. Une question que Vicente Fox Quesada aura, par ailleurs, discuté hier avec Sa Majesté le roi du Maroc, Mohammed VI au cours de son séjour au royaume chérifien. Aujourd'hui, de par leurs similitudes, la position géographique, le degré d'alphabétisation, le poids des hydrocarbures, dans le passé pour le Mexique, et actuellement pour l'Algérie, leur proximité avec de grands espaces économiques (les USA pour le Mexique et l'U.E pour l'Algérie) entre autres, les deux pays ont beaucoup à gagner à renforcer leurs relations bilatérales. C'est dans ce cadre que rentre la visite d'aujourd'hui de Vicente Fox Quesada. Le partenariat et la coopération économique entrent, en outre, en première ligne de la vision des relations de l'Algérie avec les pays de l'Amérique latine. Ainsi des projets d'accord portant sur la coopération bilatérale dans différents domaines seront débattus, au cours de la visite de Vicente Fox Quesada qui sera accompagnée à l'occasion, d'une importante délégation composée de membres du Parlement et d'hommes d'affaires représentant notamment les secteurs des mines et des télécommunications. L'Algérie et le Mexique ont ratifié en 1985, à Mexico, l'accord portant création d'une commission mixte intergouvernementale algéro-mexicaine pour la coopération économique, commerciale, scientifique et technologique. Ainsi, dans le cadre du processus de privatisation initié par les pouvoirs publics, l'Algérie devrait s'inspirer du modèle mexicain dès lors que ses résultats sont jugés satisfaisants. Le bilan de la mutation de l'économie mexicaine, ces dix dernières années, le prouve. En effet, après avoir été dépendant, il y a de cela près de 20 ans, de près de 70% des recettes d'exportation des hydrocarbures, actuellement, après les réformes, celui-ci n'assure que 30% des recettes du Mexique. L'Algérie serait, donc, dans un stade «initial» puisqu'elle dépend, à ce jour, des exportations du pétrole et, conséquemment, des fluctuations de son prix sur les places boursières. «Le secteur privé est le moteur dans toute opération de rapprochement», l'expérience de l'Alena (accord de libre-échange nord-américain) est, à ce titre, illustrative.