Après Rome, Madrid et Marrakech, le président mexicain Vicente Fox Quesada est attendu aujourd'hui à Alger pour une visite de deux jours. Le dernier séjour d'un chef d'Etat mexicain en Algérie remonte à 1975 et les relations entre les deux pays sont, pour le moment, presque exclusivement diplomatiques. Des objectifs communs réunissent les deux nations. « L'Algérie participe activement au groupe pour la réforme de l'ONU, fondé à l'initiative de Vicente Fox Quesada et qui souhaite, notamment, un élargissement du Conseil de sécurité », explique Carlos Ferrer, ambassadeur du Mexique en Algérie. La visite du Président mexicain devrait relancer certains projets d'accords et de partenariats déjà en cours avec l'Algérie. Ces accords concernent le phytosanitaire qui permettrait de développer les échanges agricoles, la mise en place d'un programme éducatif et culturel ainsi qu'un accord entre le Conseil mexicain du commerce extérieur (non gouvernemental) et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Le Mexique semble de plus en plus intéressé par le marché algérien, porteur de promesses et cette visite en est l'expression la plus directe. Le pays d'Amérique centrale, premier producteur mondial d'argent et grand producteur de zinc, de mercure et de plomb, est le sixième producteur de pétrole brut mondial avec une capacité de production de 3,4 millions de barils par jour. 45% de sa production pétrolière sont destinés au marché américain, son grand et puissant voisin. Pays émergent membre de la plus grande zone de libre-échange du monde - l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) - depuis 1994, le Mexique a attiré, en 2003, 13 milliards de dollars d'investissements directs étrangers sur un total de 42 milliards investis dans toute l'Amérique latine. C'est aussi le pays qui possède le plus grand nombre d'accords de libre-échange au monde : 13 accords le lient à 42 pays. Dans le même temps, 45% de sa population vivent dans la pauvreté (chiffre de la Banque mondiale), un taux inchangé depuis la crise économique qui a frappé le pays en 1995. Le salaire moyen est à moins 6 dollars par jour et la dette extérieure était de 157 milliards en 2000. Si l'élection de Vicente Fox en 2000 a mis fin à 71 ans de gouvernement autoritaire et apporté un souffle démocratique, les réformes économiques ont du mal à suivre. Le président se heurte, pour mettre en œuvre ses réformes, à un Congrès dominé par l'opposition.