Le bilan annuel de la Gendarmerie nationale concernant la criminalité de droit commun est édifiant sur la violence urbaine. Le commandement de la gendarmerie vient de publier son rapport d'activité 2004 concernant les divers crimes et délits instruits par ses brigades à travers le territoire national. 4200 crimes et 20.559 ont été enregistrés, impliquant l'arrestation de 31.092 hommes et 1292 et l'incarcération de 12.499 et la remise en liberté provisoire de 19.845 d'entre eux. Pratiquement, tous les délits, tous les crimes et toutes les infractions ont été commis. Aucun domaine du crime n'a connu de répit, et la violence urbaine a atteint des seuils alarmants, avec cela en prime : le rapport concerne les seules activités de la Gendarmerie nationale, et il serait intéressant de mettre celui de la police à côté pour en évaluer le crime dans ses moindres recoins. 450.000 personnes ont été arrêtées en 2004 dans des affaires liées au droit commun, l'immigration clandestine, les faux documents, la contrebande et le trafic de stupéfiants. Les nouvelles tendances concernent le braquage de banques et de postes, qui a connu une activité « florissante » l'année écoulée, et l'implication de plus en plus grandissante de dans des crimes, comme l'outrage sur la voie publique, les délits contre les biens, les personnes et les moeurs, l'atteinte à l'économie nationale et la drogue. Dans le chapitre des crimes contre les personnes, homicides et tentatives d'homicide, près de 6400 affaires ont été instruites et 2 767 personnes ont été écrouées sur les 10.000 arrêtées. L'enlèvement de personnes est aussi un nouveau crime qui entre en force dans les rapports de la GN. 90 affaires ont été traitées et 91 personnes ont été arrêtées. Le rapt d'enfants a émaillé en long et en large la presse algérienne en 2004, suscitant les plus vives appréhensions des parents. Le vol reste le principal gagne-pain des... voleurs, avec 899 affaires traitées par la GN, mettant en cause 994 personnes, dont 566 ont été mises en prison après jugement. Le vol de véhicules garde aussi sa place avec 467 affaires constatées, c'est-à-dire de véhicules volés et 290 personnes arrêtées. Le vol à main armée, s'appuyant sur un terrorisme qui avait, durant dix ans, mené cette activité à son paroxysme, a mené en prison 49 personnes. Le vol de cheptel, avec 1144 personnes arrêtées et 573 écrouées a constitué le «best of» des vols, avec prépondérance de ce crime contre l'économie nationale à l'ouest du pays, où la formule «moutons contre drogue» semble faire florès. L'utilisation du faux a régressé par rapport à 2003 avec 424 affaires traitées contre 550, mais reste importante avec 767 personnes arrêtées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2004, et 233 écrouées. La contrebande en Algérie a trouvé un marché florissant: la drogue et le carburant à l'Ouest, la cigarette au Sud et le cheptel à l'Est et à l'Ouest. Les filières se sont organisées et les cigarettiers font passer le produit sous bonne escorte, qui peut même user des armes à feu pour échapper aux barrages des gardes frontières. 4742 personnes ont été arrêtées dans des affaires de contrebande, et la saisie qui, hélas, ne concerne qu'une partie dérisoire des affaires, a permis de récupérer 4.560.667 paquets de cigarettes, 380.000 litres de carburant et 1488 têtes de cheptel, ovins et bovins. Mais le passage le plus stupéfiant reste évidemment celui des... stupéfiants: en 2004, 1904 affaires ont été traitées par les différentes brigades de la GN, menant à l'emprisonnement de 2176 personnes, la récupération de 4551 kg de résine de cannabis et 628.123 comprimés de psychotropes. Les ont été la cerise sur le gâteau avec l'implication de 44 dans le trafic de drogue. Stupéfiant!