«Les libertés collectives et individuelles ont connu une régression.» Les libertés syndicales ont été au centre des discussions du 2e conseil central de la Confédération internationale des syndicats arabe (Cisa) qui a lieu hier à l'hôtel Riadh à Sidi Fredj. Cette réunion s'est tenue en présence d'une vingtaine d'organisation syndicales arabes et ce, à la veille de la tenue du congrès de l'Organisation arabe du travail (OAT) qui aura lieu aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi à Alger. Les participants ont débattu de plusieurs aspects liés à l'exercice syndical dans le monde arabe. Ils ont présenté le plan d'action du secrétariat général de la Cisa pour l'année 2005 qui englobe les budgets ainsi que des propositions sous forme d'un mémorandum comportant des recommandations et des résolutions, élaboré pour l'occasion par le secrétariat général de la confédération. Il sera soumis à la 32e rencontre tripartite (syndicats, patronat et gouvernement) qui se déroule aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi. Le secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, M.Ali Louhaidia a indiqué dans son allocution d'ouverture que ce rendez-vous «est une occasion pour les syndicalistes arabes d'échanger les points de vue et de coordonner les positions devant les nouveaux défis auxquels fait face la nation arabe». En ajoutant que «le travail syndical arabe est partie intégrante du travail arabe en général, dont il faut hisser le niveau afin de réaliser les aspirations des travailleurs du monde arabe» tout en soulignant que «les gouvernements arabes valorisent ce travail afin de réduire les souffrances des peuples arabes du chômage, de l'ignorance et la marginalisation». Pour l'orateur «les autorités officielles nationales accordent au mouvement syndical à travers sa consolidation» et ce afin «de garantir les droits légitimes des travailleurs et les transmettre aux pouvoirs publics». Le secrétaire général de la Cisa, M.Hassen Djemam, a fait état d'un taux de chômage évalué à 32%, soit l'équivalent de 25 millions de demandeurs d'emploi dans l'ensemble des pays arabes. Un phénomène qui touche une population jeune pour la majorité et notamment les détenteurs de diplômes universitaires. Concernant les libertés, l'orateur a déploré le recul de ce point précis , à l'orée de la mondialisation. «Les libertés collectives et individuelles ont connu une régression». M.Djemmam a noté que la rencontre d'aujourd'hui des principaux acteurs impliqués dans le monde du travail va permettre «d'élargir le cadre de la concertation à même de permettre d'instaurer des mécanismes d'un dialogue serein et constructif». Il a qualifié ce rendez-vous de «décisif», car il «coïncide avec une étape très importante de l'histoire du mouvement syndical». «Le mouvement syndical arabe est confronté à des défis majeurs, entre autres, la mondialisation, la privatisation anarchique et l'expansion des sociétés multinationales». Et d'ajouter que «les représentants des travailleurs vont intégrer l'exigence de la création de sections syndicales au sein des entreprises privées pour garantir les droits des salariés». Le patron de la centrale syndical a pour sa part indiqué que «la réunion du conseil central se veut une tradition à la veille de la tenue de chaque Congrès du travail arabe». Il a, par ailleurs, précisé que «plusieurs sujets ont été mis en relief au niveau du conseil qui seront soumis au congrès de l'OAT tels la problématique des libertés syndicales, le chômage dans le monde arabe et la possibilité de créer un marché arabe».