Le patron de la Centrale syndicale a également insisté sur “les dangers” qui menacent à présent “les travailleurs du Tiers-Monde”. “Aujourd'hui, la crise mondiale exige une réflexion au niveau des syndicats arabes et africains. Nous devons avoir une position commune sur le sujet.” C'est ce qu'a suggéré, hier, le chef de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, à l'ouverture des travaux du conseil de la fédération arabe des travailleurs des industries minières, mécaniques et électriques (Fatimme), qui se tiennent à l'hôtel El-Aurassi (Alger). Le responsable syndical a également insisté sur “les dangers” qui menacent à présent “les travailleurs du Tiers-Monde”. Il s'est surtout interrogé sur “le silence” observé par les syndicats européens et américains, ainsi que sur le mutisme des organismes internationaux, tels que le Bureau international du travail (BIT), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale quant aux répercussions de la crise mondiale sur les salariés des pays arabes et africains. Sidi-Saïd a aussi informé les participants de la création, par son organisation, d'une commission nationale chargée de réfléchir sur la crise qui touche la planète et sur la réaction à adopter devant une telle situation. Et en sa qualité de membre de la Confédération internationale des syndicats (CIS), l'UGTA, à travers sa nouvelle structure, a interpellé le BIT et des syndicats occidentaux sur la question, a-t-il précisé. Le numéro un de la Centrale syndicale a, en outre, proposé au “mouvement syndical arabe et africain” une rencontre pour discuter à fond du problème, mais aussi pour adopter une position commune par rapport à la crise mondiale. Pour l'intervenant, la situation des syndicats arabes et africains est différente de celle des syndicats occidentaux, qu'il a qualifiés d'“alliés de leurs gouvernements”, car les conditions de vie dans les pays du Tiers-Monde sont “dépendantes” de l'économie mondiale. Sidi-Saïd a relevé l'urgence de la conjoncture, laquelle demande une réaction rapide, “pour ne pas être dépassés par les événements.” “Si nous ne prenons pas une telle initiative à l'échelle des syndicats arabes et africains, des milliers de travailleurs se retrouveront sans emploi, sans revenu ni couverture sociale”, a souligné le patron de l'UGTA en direction de l'assistance. Invité à commenter les déclarations du gouvernement qui avait estimé que la crise mondiale n'aura pas grand effet sur l'Algérie, Abdelmadjid Sidi-Saïd a répondu, en marge des travaux du conseil de la Fatimme : “Le gouvernement n'est pas concerné (par la crise).” Pour être plus explicite, il s'est focalisé sur “les craintes” de son syndicat devant “les retombées de la crise sur le monde du travail”. Le conseil de la Fatimme a été créé, pour rappel, dans les années 1970 et se réunit une fois tous les douze mois. Actuellement, son secrétariat général est composé de sept membres, dont deux sont des cadres syndicaux de l'UGTA. La réunion d'Alger, la seconde après celle qui s'est déroulée en 1994, s'achèvera aujourd'hui, au plus tard demain. Elle devrait sortir avec une déclaration commune des syndicats des 11 pays arabes présents sur la crise financière internationale. H. Ameyar