Le renouvellement du conseil d'administration de la Chambre d'agriculture de la wilaya d'Aïn Témouchent s'est déroulé sur fond de contestation. Convoqués pour élire leurs représentants, les délégués des douze groupements professionnels ainsi que les mandataires des organismes prestataires du secteur, soit au total 81 membres, n'ont pas, à vrai dire, fait dans la dentelle. Dénonciations, provocations, invectives... une rencontre au ras des pâquerettes qui nous a également gratifiés de quelques moments forts. A l'image de ces viticulteurs qui ont accusé certains de leurs collègues, de «trahison» parce que ces derniers ont cédé leurs plants de vigne à des spéculateurs dont le but était de s'emparer du marché au détriment de la production locale. Le président sortant n'a pas été épargné, quant à lui, par les critiques ; l'assemblée lui reprochant de faire dans le clientélisme et, par conséquent, de ne pas s'intéresser aux petits fellahs. M. Amamra, en place depuis 1991, s'en est défendu rappelant à ses détracteurs que la Chambre d'agriculture n'est ni plus ni moins qu'une force de proposition en attendant de nouveaux textes. Il a mis en exergue les étapes franchies par l'institution qui a acquis en peu de temps une riche expérience, dira-t-il. Ce n'est pas l'avis d'un groupe de délégués qui a fait circuler une pétition dans la salle afin de saisir les autorités concernées. L'opération de vote n'a pas révélé de surprises. Conforté par cette consultation, le président réélu ne doit pas perdre de vue les réactions qui ont entaché l'AG représentative, selon les observateurs, qui signalent que la majorité des filières agricoles n'ont pas procédé au changement de leur bureau alors que les adhésions ont atteint le chiffre record de 10.500, après le lancement du programme du Fndra. Une donne qu'il faudra gérer dans la durée lorsque M. Amamra sera confronté aux problèmes du terrain et appelé à user de tout son savoir-faire pour redonner confiance aux fellahs, tous les fellahs sans exception.