Placées sous l'égide du comité technique de suivi présidé par le secrétaire général de la wilaya, les élections pour le renouvellement du conseil de la Chambre d'agriculture de la wilaya ont failli avorter lors de l'assemblée générale tenue le jeudi 3 février au siège de l'ex-CFA, en raison des divergences entres les exploitants agricoles et éleveurs de la région et le conseil administratif de la chambre sortant, élu depuis 1995. La pierre d'achoppement portait essentiellement sur la présentation du bilan moral et financier de l'organe dirigeant sortant et qui n'a pas suscité l'adhésion de nombreux agriculteurs. C'est en tout cas ce qui ressort au cours des débats qui ont suivi les divergences apparues au grand jour. Parmi les associations d'agriculteurs, certaines ont contesté au président sortant le bilan financier de dix années d'activités qui n'aurait obtenu ni l'approbation du conseil d'administration ni le quitus du commissaire aux comptes. Le président sortant a reconnu lui-même cet état de fait imputable, selon lui, à des facteurs endogènes et exogènes liés à la situation qui a prévalu dans l'ensemble du pays durant la dernière décennie et qui n'aurait pas permis l'organisation des élections pour le renouvellement du conseil d'administration, non seulement à Béchar mais dans toutes les régions du pays, dira-t-il. Mais plusieurs intervenants n'ont pas adhéré à cette argumentation développée, refusant de cautionner le bilan, le jugeant inutile, tant que des éclaircissements sur la gestion du passif durant la dernière décennie ne leur ont pas été donnés, condition sine qua non pour passer au vote pour le changement du bureau. Mais l'intervention du représentant de l'administration locale chargé de superviser ces élections a quelque peu atténué les appréhensions des exploitants agricoles en proposant à ces derniers le renouvellement du conseil de la Chambre, sans pour autant, précisera-t-il, avaliser le bilan contesté, laissant les débats ouverts à ce sujet après l'opération de vote. Ainsi, tard dans l'après-midi, après 7 heures de débats, d'interruptions de séance et de palabres, les élections ont finalement été organisées. Sur une liste de 16 candidats producteurs et 77 votants, neuf devront être élus : six représentant les associations agricoles et trois les services prestataires liés à l'agriculture (coopératives, bureau d'étude, selon les termes du décret exécutif précité.) A l'issue du scrutin, le président sortant de la Chambre d'agriculture n'a pas été réélu et, probablement, les agriculteurs l'ont sanctionné en raison, avancent certains en coulisses, de son maigre bilan durant ces dix dernières années.