Le pain n'a pas manqué Le ministre du Commerce a exprimé son satisfecit. C'est presque une «première» sommes-nous tentés de dire. Les commerces de produits de large consommation ont ouvert leurs portes le jour de l'Aïd El Fitr à la grande satisfaction des citoyens qui n'ont pas eu à faire le pied de grue devant des boulangeries en particulier pour se procurer une baguette ou deux de pain, un sachet de lait ou encore quelques légumes ou fruits manquant dans le réfrigérateur. Aussi, le ministre du Commerce Bakhti Belaïb na pas caché mercredi à Alger sa satisfaction sur le terrain quant au respect du programme de permanence pour les commerces et les unités de production au premier jour de l'Aïd El Fitr. Soulignant les efforts déployés dans cette direction, le ministre n'a pas caché sa satisfaction suite à cette visite, «je suis ravi de voir l'adhésion des commerçants pour assurer l'approvisionnement des citoyens», a-t-il déclaré lors d'une tournée d'inspection au niveau de plusieurs communes de la capitale et de lancer cependant que «ce n'est pas facile de convaincre les commerces à ouvrir un jour de fête religieuse». Le ministre s'est ainsi rendu le jour-même de l'Aïd dans plusieurs commerces, entre supérettes et boulangeries à Dar El Beïda, Alger-Centre, El Biar et Aïn Benian mais aussi au complexe laitier public d'Alger (Colaital) de Birkhadem, pour s'enquérir de visu de l'application du programme de permanence des commerçants et des unités de production établi par le ministère en prévision des jours fériés de l'Aïd auquel s'est «collé» le jour de la Fête nationale de l'indépendance et de la jeunesse constituant ainsi un long week-end. Toutefois, prudent dans ses déclarations, le ministre Belaïb a affirmé qu'il fallait attendre «la fin du long week-end pour avoir toutes les données des différentes wilayas du pays et savoir concrètement si les commerces ont tous adhéré à notre démarche». Il a précisé que dans le cas contraire, des mesures coercitives nécessaires sont prévues par la loi. A cet égard, la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30.000 à 200.000 DA contre les contrevenants, rappelle-t-on. Au niveau national, quelque 33.276 commerçants ont été réquisitionnés dans le cadre du programme de permanence de l'Aïd visant à assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation. Le programme prévoit notamment la mobilisation de 4932 boulangers, 20.167 commerçants dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 7711 dans des activités diverses, alors que plus de 5000 agents de contrôle sont déployés à travers tout le pays pour veiller cette fois-ci au strict respect du programme de permanence qui n'avait jamais été respecté auparavant par les commerçants. Ces derniers arguaient que c'était le manque d'employés qui se rendaient au «bled» pour rendre visite à leurs parents. Cela dénote le manque de management du commerçant qui n'applique pas un système de permanence dûment accepté par l'ouvrier au moment du recrutement encore faut-il que celui-ci soit recruté dans les normes et déclaré en bonne et due forme auprès des services de sécurité sociale. Un acte trop onéreux pour certains commerçants car en faisant cette déclaration obligatoire au demeurant, ils doivent s'acquitter de certains droits. En plus de la capitale, où le nombre de commerçants réquisitionnés est de 5409, d'autres wilayas sont également concernées par ce dispositif comme Blida (4895 commerçants mobilisés), Annaba (2355), Sétif (5875), Oran (4207), Saïda (3188), Batna (3857), Béchar (1 221) et Ouargla (2269), selon le ministère. Par ailleurs, le ministre a affirmé dans une déclaration à la presse que son département encourage la grande distribution. «Nous ne voulons pas que cette démarche gêne les petits commerçants. Nous avons présenté une communication au gouvernement dans laquelle des solutions sont préconisées pour développer cette activité ainsi que celle des marchés de gros», a-t-il indiqué en ajoutant que de grandes enseignes de renon international ont affiché leur intérêt de s'implanter en Algérie. Le développement de la grande distribution permet de mieux approvisionner la population, comme elle peut constituer une plate-forme pour soutenir la production nationale et l'exportation, a affirmé le ministre.