C'est le black-out total Moins de dix jours nous séparent de la tenue de la 9e édition et rien n'a encore été annoncé quant au programme officiel de la sélection cinématographique de cette année, ni sur le site Web ni ailleurs. Si l'on apprend de bouche à oreille ou par les réalisateurs eux-mêmes la participation de leurs films respectifs, pour l'heure c'est le silence radio du côté des organisateurs. Rien, pas même de quoi nous mettre l'eau à la bouche. Côté Facebook, les pages se multiplient et datent surtout! D'ailleurs, on peine à retrouver la bonne, tant chaque année un nouvel organigramme, un nouveau commissaire, un nouveau staff, sans oublier un nouveau directeur artistique, pourvu qu'il sache manier la langue d'Al Moutanabbi, vient à la rescousse et tout est chamboulé! Pour preuve, sa page Web http://fiofa.info/fr s'est arrêtée en 2015, alors que le compte à rebours est affiché juste à côté. A croire que le Fifao a décidé non pas d'évoluer, mais de tout détruire et recommencer à zéro, année après année, à telle enseigne que l'on n'arrive plus à évaluer son degré d'avancement, voire de constater avec effarement sa nette régression, tant au niveau de la communication que dans l'organisation, même si la qualité des films proposés reste de moyenne facture. Tout le monde se souvient de l'anicroche entre Merzak Allouache et quelques journalistes lors de l'édition Fifao 2011. Même si de l'eau a coulé sous les ponts, depuis, l'on ne peut que sourire quand on sait que le film Cinima chkoupi, oeuvre de sa fille Bahia, rend pour sa part, la monnaie de sa pièce à ce festival en l'évoquant sur un ton pour le moins négatif. Pour l'heure, ce qui semble être sûr est le fait que le Festival international du film arabe d'Oran 2016 rendra hommage au cinéaste et réalisateur algérien Merzak Allouache, à travers son film culte Omar Gatlato. Cet hommage intervient à l'occasion du 40e anniversaire de la production de ce film emblématique, sorti en 1976, qui fera la renommée de ce réalisateur et marquera une rupture définitive avec le cinéma dit de propagande, de mise encore à l'époque. Ce film fait partie d'une série de longs métrages restaurés et numérisés par le ministère de la Culture et dont Azzedine Mihoubi, le ministre s'en est enorgueilli il n'y a pas si longtemps à la salle El Mouggar lors de sa projection. Merzak Allouache sera-t-il là pour présenter surtout son nouveau long métrage? Un docu-fiction intitulé Enquête au paradis et qui traite, tenez- vous bien, du monde de la presse algérienne; Merzak Allouache, lui, qui a de tout temps manifesté ses réticences envers la presse algérienne, notamment par cet aveu sur Jeune Afrique: «Personnellement, je ne prends pas en compte la presse algérienne.» Dès lors, viendra-t-il régler ses comptes au sein même de ce festival cinq ans après? Précisant d'autant plus dans ce même ordre d'idées: «Elle n'aime pas mes films. Je ne sais pas pourquoi. Beaucoup de journalistes algériens me reprochent de tourner des films sur l'Algérie alors que je n'y vis plus. C'est une presse qui se proclame indépendante, mais dont on sait qu'elle n'a au fond aucune indépendance...» Saura-t-il écouter les critiques de ceux-là même dont il parle peut-être dans son film? Quoi qu'il en soit, côté algérien, c'est archi sûr, le moyen métrage Kindil El bahr du réalisateur Damien Ounouri avec la belle et talentueuse Adila Bendimerad, sera, lui, (en compétition sans doute) au Festival international du film arabe d'Oran, c'est ce qu'en tout cas nous a révélé l'actrice. Un film qui, gageons d'ores et déjà, plaira au public et au jury! Et ce n'est pas parce qu'il a eu du succès au festival de Cannes récemment, mais parce qu'il traite de manière intelligente et singulière de la situation de la femme en Algérie, voire dans le monde. En gros, il s'agit de la révolte d'une femme-méduse qui revient se venger après avoir été agressée sur une plage. Dit comme ça, ça a l'air farfelu. Bien sûr, c'est dans la seconde partie qui est traitée avec des effets spéciaux. Mais l'intérêt du sujet n'est pas là... Ah là encore, regardez bien, le traitement de l'actualité fait par certains médias lourds algériens est également pointé du doigt. On ne vous en dira pas plus. Autre info, nous apprenons que la Grande-Bretagne, à travers son ambassade en Algérie, va assurer la formation de sept jeunes réalisateurs débutants algériens. Sympa. En tout cas, ce silence qui entoure le Festival du film arabe d'Oran n'augure rien de bon pour ses jours à venir. On se souvient des couacs qui ont marqué le festival l'année dernière. On ne parlera pas du rapport déjà conflictuel qui perdure depuis un moment, entre certains cinéastes arabes, lauréats de leur état et non encore payés et le festival. De gros sabots qu'il traîne depuis des années et qui ont entaché sérieusement son image. Triste...