L'Afghanistan a reçu un «clair message de soutien» par l'Otan à ses forces de sécurité jusqu'en 2020, s'est félicité hier le président Ashraf Ghani de retour du Sommet à Varsovie. «Jusqu'en 2020, l'Otan financera nos forces militaires à hauteur de 5 milliards de dollars par an et nous n'aurons pas à opérer de réduction de nos troupes» a insisté le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse. Le pays, qui subit les assauts réguliers et meurtriers des insurgés taliban depuis le retrait de la majorité des forces internationales fin 2014, compte sur le soutien de ses alliés, en premier lieu américains, pour contrer ces offensives. «Ces derniers mois nous avons consenti de nombreux sacrifices, éprouvé chaque jour le deuil et le chagrin dans nos foyers, mais quiconque espère voir l'Afghanistan s'effondrer emportera ses rêves dans sa tombe», a prévenu M. Ghani. Il a également, de nouveau, appelé le Pakistan voisin à «mettre un terme à sa guerre non déclarée avec l'Afghanistan»: «Nos intentions sont pacifiques et nous l'avons prouvé, mais la souveraineté de l'Afghanistan doit être respectée et les pays voisins cesser d'être des havres de paix pour les terroristes» a-t-il répété. Le Pakistan est accusé de servir de base arrière à de nombreux groupes taliban qui conduisent des opérations en territoire afghan. «Nous avons eu de belles paroles en provenance du Pakistan ces deux dernières années, mais rien vu de concret» a insisté le président. Enfin, soumis à la pression internationale, de la part de l'Otan et d'organisations comme Human Rights Watch, M.Ghani a affirmé que «la présence d'enfants soldats dans les rangs des forces afghanes n'est pas acceptable». Sans rien annoncer de concret pour y mettre un terme. Toutes les parties au conflit afghans ont été accusées d'enrôler des mineurs qui servent aussi parfois d'esclaves sexuels. L'Otan a décidé à Varsovie de maintenir près de 12.000 troupes en Afghanistan pour l'aider à lutter contre l'insurrection des taliban et soutenir les forces régulières. Le Président américain Obama a lui-même annoncé que 8400 soldats américains resteraient en poste jusqu'au début 2017, au lieu des 5500 prévus. «Un message clair à l'ennemi» a jugé à Kaboul le général américain John Nicholson, commandant de l'opération «Resolute Support», affirmant avoir ainsi «les moyens de mener les missions de lutte contre le terrorisme et d'assistance et de formation aux forces afghanes».