«Nous allons adapter le niveau des dépenses au niveau des ressources que nous allons avoir» Au sujet de l'emprunt obligataire, le grand argentier du pays a affirmé que l'opération avance normalement en estimant que les montants collectés sont encourageants. Le gouvernement gère son budget au centime près. Cette année, il n'y aura pas de rallonge budgétaire. Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi a exclu le recours à la loi de finance complémentaire 2016. Intervenant lors d'une séance du débat du projet de loi portant sur le règlement budgétaire 2013 hier au Sénat, le grand argentier du pays n'a pas laissé l'ombre d'un doute sur ce sujet. Ainsi, c'est pour la première fois que le gouvernement s'abstient de cette option. Le recours à la loi de finances complémentaire est devenu une pratique courante durant les années de l'embellie financière. Le ministre des Finances a fait savoir que son département a procédé depuis plusieurs mois à la préparation de la loi de finances 2017. «Nous allons avoir une vision à moyen terme et nous allons adapter le niveau des dépenses au niveau des ressources que nous allons avoir», a-t-il assuré dans une déclaration faite en marge de la séance de débat. Le ministre explique qu'il n'y aura pas une baisse drastique des dépenses. «Bien entendu, nous n'allons pas passer le niveau des dépenses des dernières années de manière brutale, mais nous allons réduire nos dépenses», a-t-il éclairci. M. Baba Ammi n'a pas voulu donner plus de détails sur les dispositions qui seront prises pour faire face à la baisse des prix du pétrole et le recul des recettes de changes. Interrogé sur l'instruction du Premier ministre qui a invité les établissements publics à consommer la moitié de leurs budgets respectifs, l'hôte des sénateurs a soutenu que cette décision vise à rationnaliser les dépenses. «C'est un problème de gestion pour répartir les dépenses sur toute l'année, ça n'a rien d'exceptionnel», a-t-il certifié. Au sujet de l'emprunt obligataire, le grand argentier du pays a estimé que l'opération avance normalement. «Nous avons encore le temps jusqu'au mois d'octobre pour terminer et nous donnerons le résultat final», a-t-il indiqué avant de souligner que«pour le moment les montants collectés sont très encourageants». Interpellé sur la prochaine visite d'une délégation du FMI en Algérie, Baba Ammi a assuré que cette visite a été programmée depuis plusieurs mois. «Cette visite n'a pas de rapport avec l'emprunt extérieur», a-t-il confirmé. A propos des bureaux de changes qui ne sont toujours pas opérationnels, le ministre a reconnu qu'il y a un problème. Selon lui, les dispositions sont prévues au sein de la Banque d'Algérie pour permettre l'ouverture de ces bureaux de changes. En réponse à la revendication des députés qui réclament une loi de réglement budgétaire de -2 ans, le ministre a expliqué que la réduction de la durée ne peut pas se faire sans l'informatisation des secteurs tous confondus. «L'établissement des rapports prend beaucoup de temps d'autant plus qu'il ne s'agit pas uniquement des statistiques mais des données de comptabilité», a-t-il justifié. Le ministre s'est dégagé de toute responsabilité concernant le retard accusé dans l'examen du projet de règlement budgétaire de 2013 qui devait intervenir avant la loi de Finances 2016. «C'est un problème de programmation au niveau de l'APN», a-t-il clairement dit. Le sénateur du FFS, Moussa Tamadartaza, est revenu sur ces points en soutenant que l'examen de cette loi n'a aucune importance après l'entrée en vigueur de la loi de finances 2016. Ce dernier a soutenu qu'il est temps d'adopter un nouveau dispositif pour la modernisation des budgets et la réforme de la fiscalité. A noter que seuls cinq sénateurs ont intervenu hier au débat sur le projet de règlement budgétaire.