Les sorties culturelles font aussi partie du programme La crise ne semble pas encore avoir touché les vacances des Algériens qui profitent de leur été du matin jusqu'au bout de la nuit... Le Ramadhan fini, on pensait que le pays en général et Alger en particulier allaient retomber dans leur léthargie habituelle. Surtout que la crise financière qui frappe actuellement le pays menaçait grandement leurs vacances. Mais finalement, le rythme des «Sahrate» du Ramadhan continue. Il est même agrémenté de journées pleines d'activités pour ceux qui sont en vacances. Pas besoin d'aller bien loin pour le constater, il suffit de faire un tour dans les rues ou les plages de la capitale. Ça grouille de monde toute la journée! Alors que les premiers vacanciers commencent à quitter Alger, les endroits publics restent bondés de monde. Les embouteillages sont encore là, et ce à n'importe quelle heure de la journée. C'est pire du coté des plages, il vous faut souffrir des heures dans les interminables bouchons pour pouvoir arriver à bon port. Elles sont ainsi prises d'assaut par des Algériens en quête de fraîcheur en ces jours des plus caniculaires. Cela dure jusqu'à des heures tardives de la soirée, où certains préfèrent profiter de bains nocturnes agrémentés de pique-niques marins. Mais pas seulement, les restaurants, glaciers, lounge, et autres cafés de la capitale sont ouverts jusqu'à tard. On s'y bouscule comme au bon vieux temps du Ramadhan. Alors que dire de la promenade des Sablettes. Une foule impressionnante y va pour profiter d'un grand bol d'air. Les familles, qui représentent le plus gros de la foule, font des courses, du lèche-vitrine, font profiter leurs enfants des loisirs disponibles ou tout simplement se promènent en bord de mer. C'est aussi l'endroit où le cirque Amar a installé son chapiteau. Les promeneurs sirotent du thé, prennent des glaces ou mangent des brochettes. Hommes, femmes et enfants se pavanent tranquillement dans une ambiance bien de chez nous. Ils peuvent enfin profiter avec l'esprit tranquille de la beauté de leur contrée. Et ils ne se font pas prier! Finis les discours radicaux prônés par les islamistes et les laïques! Des deux côtés, on semble accepter l'Autre. L'obsession et le déni qu'avaient les deux courants ont laissé place au bon vivre ensemble. On voit des filles seules ou entre amies profitant en bikini des plages publiques sans être «lynchées» comme c'était le cas il n'y a pas si longtemps. Elles peuvent même fumer et s'amuser sans que cela ne choque les anciens «maîtres» des lieux. Tout le monde se mélange et chacun accepte l'Autre sans que cela ne puisse choquer ni l'un ni l'autre. Djellaba et minijupe se côtoient dans cette Algérie plurielle. A la promenade des Sablettes, à la plage de Sidi Fredj ou bien même celle des Canadiennes de Aïn Taya, on est agréablement surpris par cette Algérie de l'ordre amoureux (ordo amoris), tolérante et ouverte à l'altérité où l'islam est oecuménique, démocratique, en un mot, post-moderne. Un pays, loin de l'obscurantisme, pluraliste et tolérant. Une Algérie où la femme n'est pas taxée comme un objet responsable de tous les maux du pays. Une Algérie où tout ce beau monde vit en totale harmonie, comme de vrais frères, malgré les différences idéologiques qui les séparent...