Le niveau actuel des prix du pétrole est pour le moment loin d'être satisfaisant pour accélérer les mutations vitales pour l'avenir du pays. L'Algérie est en réalité confrontée à deux problèmes majeurs: sa dépendance par rapport aux hydrocarbures et son exorbitante facture des importations qui a atteint les 51 milliards de dollars en 2015. Des décisions ont été prises pour que le pays s'affranchisse de son or noir et qu'il réduise de façon notoire cette dépense faramineuse qui saigne son économie. Sauf qu'en attendant que ces mesures puissent donner leur fruit, il lui est impossible de se passer de ses exportations d'hydrocarbures qui constituent toujours l'essentiel de ses revenus en devises. Le niveau actuel des prix du pétrole est pour le moment loin d'être satisfaisant pour mener à bon port ces mutations qui deviennent vitales pour l'avenir du pays. Il est donc à espérer qu'ils connaissent une nette amélioration dans l'immédiat. Une question s'impose par conséquent. Le baril suivra-t-il? A l'heure actuelle la tendance est plutôt à la marche arrière. Hier vers 11h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre se négociait à 46,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Il affichait un repli de 15 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août s'échangeait à 45,14 dollars marquant ainsi un léger recul de 10 cents. A quoi est due cette nouvelle déprime? «Les facteurs baissiers l'ont emporté sur les agents haussiers au cours des dernières 24 heures avec ces craintes concernant une surabondance mondiale d'offre refaisant surface sur fond de préoccupations pour la demande», faisaient remarquer Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets. «Ces inquiétudes autour des excédents mondiaux d'or noir expliquaient également que certaines informations de nature à soutenir le marché soient passées totalement inaperçues», ajoutait pour sa part Tamas Varga, analyste chez PVM. «Le retrait des investisseurs financiers et une offre excédentaire de produits pétroliers mettent (également) les prix sous pression», indiquaient de leur côté les analystes du second groupe financier allemand, Commerzbank. Cette tendance devrait en principe s'inverser si l'on se réfère aux dernières estimations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui croit dur comme fer en la résorption de la surabondance du marché de l'or noir. «Le rééquilibrage du marché pétrolier se poursuivra en 2017, avec une demande mondiale qui continuera à croître face à une production d'or noir toujours déclinante dans les pays n'appartenant pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole», ont indiqué les «14» dans leur rapport mensuel publié le 12 juillet 2016 à Vienne. «Les conditions de marché contribueront à éliminer les stocks de pétrole globalement excédentaires en 2017», soulignait le document de l'Opep. Autre information qui laisse augurer d'un redressement des cours de l'or noir en 2016: le Fonds monétaire international qui a revu à la hausse sa prévision de croissance pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dont l'Algérie. Le FMI table sur une hausse du prix du baril de pétrole de l'ordre de 10 dollars. Des prévisions qui logiquement ne devraient pas contrarier les objectifs que s'est assignés le gouvernement. En attendant une plus nette amélioration de la conjoncture économique qui doit être accompagnée par des prix de l'or noir théoriquement revigorés.