«On n'adhère pas à l'UA en posant des conditions» Outre le «démenti diplomatique» sur les prétentions du Maroc, Messahel a remis les pendules à l'heure quant à la démarche du Maroc auprès de l'UA. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe a réduit à néant tous les «espoirs» nourris par certains, accréditant la double thèse d'un réchauffement des relations algéro-marocaines et du soutien d'Alger à la demande d'adhésion du Maroc à l'Union africaine. Dans un entretien à la Chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre a dégonflé la bulle médiatique tissée autour de la visite du ministre délégué marocain aux Affaires étrangères. Pour le ministre, le séjour algérois du responsable marocain relevait des rapports ordinaires entre les deux pays. En dépit de la divergence des points de vue des responsables des deux pays sur de nombreux dossiers d'actualité, dont celui du Sahara occidental, de l'ouverture des frontières, l'Algérie et le Maroc jugent nécessaire d'échanger pour mieux cerner les problématiques liées à la relation bilatérale, à la situation sécuritaire dans la région, aux questions liées à la migration. Il n'y a donc rien de spécial sous le ciel algéro-marocain. La dernière actualité entre les deux pays entre dans le cadre «des pratiques qui se font entre tous les pays, mais loin d'évoquer pour le moment un véritable rapprochement entre les deux pays», a expliqué le ministre. Outre ce «démenti diplomatique» sur les prétentions du Maroc, Messahel a remis les pendules à l'heure quant à la démarche du Maroc auprès de l'UA. Il a souligné, à ce propos, que cette initiative était «une adhésion et pas un retour». Il fera remarquer en effet, que le Maroc a quitté l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui n'existe plus depuis plus de 16 ans. «S'il désire entrer dans l'UA, il fait une demande d'adhésion, pas de réintégration», a précisé le ministre. A ce propos justement, Messahel retient que toute demande d'adhésion conditionnée par «la suspension d'un autre pays est caduque». De plus, a-t-il insisté, «un pays africain, qui veut adhérer à UA, ne peut pas le faire avec des conditions, comme le stipule l'acte constitutif de l'organisation continentale» a-t-il expliqué. En partant de ces principes qui font les fondements de cette organisation, tout pays peut demander son adhésion, mais selon des «critères bien établis» dans l'article 29 stipulant que chaque «pays qui souhaite adhérer à l'Union africaine doit formuler une demande notifiée, la soumettre à la présidence de la commission et si cette demande reçoit l'accord de 28 pays, la majorité, le pays sera admis». Pour ce qui est d'un éventuel soutien de l'Algérie à l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, qui est selon les observateurs l'un des points essentiels abordés lors de l'audience qui a été accordée à l'émissaire du roi du Maroc, M.Messahel a indiqué que cette rencontre «n'a pas dépassé le cadre de la concertation», tout en refusant d'exprimer la position de l'Algérie, vis-à-vis de l'adhésion du Maroc à l'organisation de l'Union africaine. S'agissant de la situation sécuritaire sur le plan régional et international, M.Messahel a indiqué que la coopération dans le domaine de lutte contre le terrorisme est «l'un des vecteurs essentiels de la diplomatie algérienne. De par l'expérience qu'elle a vécue, l'Algérie essaie de la partager avec d'autres pays, le terrorisme est devenu une problématique internationale». Enfin, M.Messahel, a annoncé la tenue le mois de septembre prochain d'une rencontre à Alger, qui sera consacrée à la thématique de la «démocratie» comme moyen de déradicalisation, et lutte contre l'islamophobie qui a pris des proportions dangereuses dans certaines régions. Pour cela, le combat contre le terrorisme, estime le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, devrait se faire à travers le renforcement et la consolidation des expériences démocratiques comme seul moyen de mener à bien l'opération de la déradicalisation.