M.Ouyahia a rencontré hier le président de la Commission européenne à Bruxelles. La visite officielle qu'a effectuée, hier le chef de l'Exécutif, M.Ahmed Ouyahia en Belgique, lui a permis de s'entretenir avec le président de la Commission européenne, M.José Manuel Barroso. Objectif : faire le point des relations entre l'Algérie et l'Union européenne à quelques semaines du premier Conseil d'association qui interviendra à la fin du mois de mars prochain. Un rendez-vous qui se veut un aboutissement d'une série de mesures réglementaires et techniques mises en oeuvre par l'Algérie pour opérer une association moins douloureuse avec le partenaire européen. Les institutions algériennes (Douanes, banques, entreprises...) sont en phase de préparation, en prévision d'une totale symbiose avec le marché européen. Toutefois, entré en vigueur le 1er septembre dernier, l'Accord d'association ne comporte pas que des avantages. Plusieurs organisations patronales ont exprimé leurs inquiétudes quant aux retombées négatives de cet accord. Une crainte justifiée par le fait que les entreprises algériennes ne sont pas en mesure de concurrencer leurs homologues européennes et que les textes régissant l'activité industrielle en Algérie ne sont pas à la hauteur de l'enjeu que se fixe l'accord en question. Il est clair que la mise à niveau du tissu industriel algérien, notamment la modernisation du tissu industriel et le recrutement de personnels spécialisés, auront des retombées certaines sur le front social. Pour le Forum des chefs d'entreprise, l'Algérie a très mal négocié le volet commercial de cet accord. A noter que dix mille petites et moyennes entreprises (PME) vont bénéficier d'un programme de mise à niveau dans les dix prochaines années. Ce programme, arrêté par le gouvernement, vise à améliorer la compétitivité de l'entreprise algérienne à quelques mois seulement de l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'Union européenne, lequel accord sera soumis, pour rappel, au Parlement lors de la prochaine session de printemps. Il s'agit, selon un responsable au niveau du ministère de la PME «d'un processus d'amélioration permanent qui doit introduire une démarche de progrès, d'anticipation et de remise en cause des faiblesses». Il est certain que la mise à niveau de l'appareil national de production génère des conséquences néfastes. C'est en effet, ce qu'a affirmé le chef du gouvernement dans un entretien accordé à l'hebdomadaire français Le Point. «L'ouverture économique avec l'Europe dans sa partie non agricole est bénéfique, malgré un passage douloureux qui risque de nous faire perdre 500.000 emplois», rétorque Ahmed Ouyahia à une question de savoir si les réformes économiques en Algérie sont un avantage ou un handicap. Une information qui sera démentie par les services du chef du gouvernement qui avait qualifié d'erroné le chiffre publié par l'hebdomadaire. Le chef du gouvernement, qui est accompagné du ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub et du directeur général Europe du ministère des Affaires étrangères, M.Mouloud Hamaï, s'est également entretenu en milieu d'après-midi avec son homologue belge, Guy Verhofstadt, des relations bilatérales.