Le secrétaire d'Etat adjoint américain, Antony Blinken, a réitéré l'appui de son pays à l'envoyé personnel du SG de l'ONU afin de parvenir à «une solution juste, durable et mutuellement acceptable» de la cause sahraouie. Le Maroc n'est pas au bout de ses peines. Les Etats-Unis redoublent d'ardeur pour que soit appliquée la résolution du Conseil de sécurité qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. «Nous continuons à appuyer le processus des Nations unies visant une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce conflit et nous soutenons les efforts de M.Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental pour faire avancer ce processus», a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain, Antony Blinken dans un entretien accordé à l'APS à l'issue de sa visite en Algérie: «Notre souhait est que les deux parties (Maroc et Front Polisario) s'engagent dans un dialogue avec une bonne foi pour que les choses puissent avancer vers la résolution de ce conflit», a affirmé le numéro deux de la diplomatie américaine. Interrogé sur l'expulsion de la composante civile de la Minurso par le Maroc, le secrétaire d'Etat adjoint US a été droit au but. «Nous sommes pour le retour de l'équipe de la Minurso et 25 membres sont déjà retournés et les autres vont bientôt les rejoindre pour reprendre leur travail dans les semaines à venir», a clairement répondu le second de John Kerry. Les Etats-Unis sont apparemment restés droits dans leurs bottes sur ce sujet qui avait tourné en bras de fer entre le secrétaire général de l'ONU et le monarque alaouite. Mohammed VI avait trouvé sur son chemin des Américains déterminés à faire respecter la légalité internationale et à le faire plier. Le secrétaire général de l'ONU vient donc de bénéficier d'un soutien de poids après qu'il a été la cible d'attaques particulièrement violentes de la part du souverain marocain lors de la visite qu'il avait effectuée au mois de mars 2016 dans la région. Un mois pratiquement avant le vote d'une nouvelle résolution qui devait prolonger le mandat de la Minurso. Ban Ki-moon avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d' «occupation». Cela avait froissé l'héritier de Hassan II à tel point qu'il a pris la décision d'expulser le personnel civil de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental et de lui supprimer sa contribution financière. Le tollé fut général. La condamnation unanime, à commencer par les Etats-Unis qui avaient soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le Sahara occidental qui exigeait le rétablissement immédiat des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé par le Maroc. Cette nouvelle attitude du Maroc constitue «un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde», avait prévenu la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. L'ex-chef de la diplomatie sud-africaine avait, dans la foulée, prié instamment le Conseil de sécurité de «réaffirmer le mandat entier de la Minurso, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le pouvoir marocain traîne les pieds pour s'y conformer. Le Conseil de sécurité devait se réunir hier pour examiner la question. Un délai de trois mois qui n'a pas été respecté avait été accordé au Royaume pour qu'il s'exécute. Le Maroc qui a décidé de jouer les prolongations risque la correctionnelle.