Braham Bennadji prend à témoin l'opinion publique Au moment où les besoins sociaux de la population ne cessent d'augmenter, à défaut d'une prise en charge, paradoxalement, «l'Etat gèle des projets sensibles déjà acquis». Avant l'arrivée de l'actuel wali à la tête de la wilaya de Béjaïa, cette dernière baignait dans une anarchie des plus totales, où régnait un désordre absolu caractérisé par la démission de l'administration par la non-application des lois entraînant carrément l'absence de l'Etat dans notre région. A cette époque-là, la commune de Tinebdar par la voix de son maire n'a guère cessé de dénoncer publiquement cette situation catastrophique en allant jusqu'à organiser des actions d'envergure à cet effet. Le maire de Tinebdar, qui était parmi les premiers à se réjouir de ses premiers propos et de ses déclarations à la presse de l'actuel wali après son installation, vient de rendre publique une déclaration pour le mois surprenante. Le maire de Tinebdar, qui avait applaudi publiquement les intentions de Zitouni, qui «s'annonçaient comme une lueur d'espoir pour notre wilaya et un imminent retour de l'Etat sur le terrain», constate amèrement que «bon nombres de choses restent inchangées pour notre commune, notamment en ce qui concerne l'application de la loi par les différents services déconcentrés de l'Etat». L'édile municipal ne comprend pas également «la non-satisfaction des revendications nécessitant une enveloppe financière et la non-tenue des promesses faites lors de sa visite de travail dans notre commune de Tinebdar effectuée le 18 février de l'année en cours, étant liées directement à la politique d'austérité instaurée dans notre pays», mais, ajoute Braham Bennadji «le refus affiché par ses services d'appliquer la réglementation dans beaucoup de dossiers, est un refus non justifiable, ne relevant guère de la situation difficile de l'économie du pays, mais d'une politique de laisser-aller et d'une volonté de maintenir le statu quo dans notre wilaya.» Toutefois, le président de l'APC salue «l'implication personnelle du wali dans le dossier du blocage des 80 logements sociaux de sa commune contribuant à un heureux dénouement», mais relève-t-il encore «des arrêtés de démolition établis par les services de la commune attendent une éventuelle exécution depuis plus de 15 mois» et mettent en cause directement «la force publique qui ne veut pas répondre favorablement aux réquisitions du maire qui a suivi toutes les démarches administratives nécessaires». En conséquence, «des commerces illicites ne cessent de fleurir anarchiquement, malgré nos maintes interpellations de la direction du commerce, rien n'est venu y remédier» révèle-t-il encore. Sur un autre chapitre, l'édile municipal de Tinebdar fustige la direction du transport, qui «fait la sourde oreille à toutes nos sollicitations écrites pour octroyer à la commune des autorisations afin de prendre en charge des villages éloignés non desservis par le transport privé, et laisse ainsi de malheureux habitants moisir dans de terribles souffrances». Une entreprise chargée du raccordement au gaz de ville n'est pas en reste, la maire de Tinebdar l'accuse de «continuer dans une impunité totale à occasionner de terribles dégâts sur le terrain, causant notamment la détérioration des routes, l'assainissement, l'éclairage et des conduites d'eau sans omettre le retard considérable dans l'avancement des travaux, tout cela sans être inquiétée par les services de la SDE malgré nos différentes réclamations». Autant de points relevant de l'application de la réglementation, qui illustrent aux yeux du maire de Tinebdar «la démission des services de l'Etat, qui ne fait que renforcer le laxisme, l'impunité et amplifier l'anarchie, difficile de continuer à travailler dans ces conditions.Au moment ou les besoins sociaux de la population ne cessent d'augmenter, à défaut d'une prise en charge, paradoxalement, «l'Etat gèle des projets sensibles déjà acquis, à l'image du nouveau CEM de Tinebdar». Pour toutes ces raisons le maire de Tinebdar a jugé utile et urgent d'interpeller le wali de Béjaïa à travers «un ultime rapport détaillé en date du 22 juin 2016, qui malheureusement à ce jour, est vraisemblablement tombé dans l'ignorance et l'oubli». A travers son communiqué, le maire prend à témoin l'opinion publique et invite le wali à «agir rapidement et honorer ses engagements ne serait-ce qu'en matière d'application de la réglementation sur le terrain».