La maire de la commune de Tinebdar, Braham Bennadji, dit avoir déposé une plainte, mercredi dernier, contre le wali de Béjaïa pour «insultes», proférées selon lui à son encontre lors d'une conférence de presse tenue à la wilaya le mois de novembre dernier et rapportées dans la presse. Le wali aurait alors qualifié le P/APC de «déficient mental et de porc». Le P/APC, qui a organisé hier matin une conférence de presse au Centre de documentation en Droit de l'homme (CDDH), a présenté le bilan de ses deux ans d'exercice à la tête de l'APC, tout en fustigeant celui du wali qu'il accuse d'être derrière les maux de la wilaya. Il estime que le départ du wali est une «nécessité» pour lever les blocages. Des blocages qui empêcherait sa commune d'aller de lavant, comme c'est le cas de l'absence d'une maison de jeunes, d'un Centre d'enfouissement technique et l'arrêt du projet de 80 logements sociaux, pour ne citer que ces tares, «à cause de la prise en otage du foncier par les membres d'une zaouïa locale qui détient un agrément obsolète de 76», a dénoncé Braham Bennadji. Il accuse de «complicité» les autorités, qui n'interviennent pas pour appliquer la réglementation et ôter le cachet «illégal» à cette zaouia, par lequel elle garde sa «mainmise» sur le foncier communal. Le maire a débordé sur les projets de la pénétrante, le CHU et le gaz de ville, en stagnation, selon lui, à cause de la politique de «l'exclusion» du pouvoir et des «blocages inexplicables» des autorités de la wilaya. Evoquant la crise qui mine l'APW depuis quelques temps, le P/APC se l'explique par «l'incompétence politique» des élus qui, à ses yeux, sont devenus des «fonctionnaires», pendant que le wali, en sa qualité de commis de l'Etat, «fait de la politique». Par ailleurs, Braham Bennadji accuse le pouvoir de vouloir «islamiser la Kabylie». Il cite le cas de l'imam de son village qui a prononcé, en 2014, à l'occasion d'un concert du chanteur engagé Oulahlou, dans la commune, une khotba appelant à interdire les activités culturelles parce que c'est «haram», et plus grave encore pour le même motif, à détruire deux stèles érigées en l'honneur des chouhadas et du jurisconsulte Abderrahmane Waghlis. Enfin, tout en se félicitant de sa participation à la marche de la semaine dernière dans la ville de Sidi Aich pour demander, entre autres, «un plan d'urgence pour la wilaya», «le départ du wali» et la «levée de tous les blocages», Braham Bennadji promet une participation massive au rassemblement qui aura lieu ce mardi devant le siège de la wilaya, pour les mêmes revendications.