L'allié bavarois d'Angela Merkel a une nouvelle fois critiqué hier la politique d'accueil des migrants de la chancelière, de plus en plus sous pression en Allemagne après deux attentats perpétrés dernièrement par des réfugiés mais qui exclut tout changement de cap. Mme Merkel a fermement défendu jeudi sa politique migratoire, en dépit des critiques de plus en plus nourries après deux attentats en Bavière. Elle a aussi réaffirmé son credo, «Nous allons y arriver» («Wir schaffen das»), lancé à la fin de l'été 2015, année où l'Allemagne a accueilli plus de un million de réfugiés. Samedi, M. Seehofer, le patron de la CSU, branche bavaroise des conservateurs allemands, a pris explicitement ses distances avec cette phrase: «avec la meilleure volonté, je ne peux pas (la) faire mienne. La situation est trop problématique» et les solutions apportées jusqu'ici trop «insatisfaisantes», a-t-il indiqué samedi à Tegernsee (sud), à l'issue d'une réunion du gouvernement bavarois. Assurant ne vouloir déclencher «aucune querelle» avec la CDU, le parti de Mme Merkel, Seehofer, allié de Mme Merkel au niveau national mais farouche opposant à sa politique de la main tendue aux réfugiés, a expliqué devoir regarder «la réalité» en face et ne pas dire «des choses fausses à l'opinion». Evoquant la situation sécuritaire en France, en Allemagne ou en Bavière, il a estimé qu'il y avait «là encore urgence à agir». «C'est pourquoi ici, en Allemagne, nous avons encore du chemin à faire pour nous améliorer dans tous les domaines», a-t-il ajouté. La Bavière a été touchée récemment par deux attentats commis par des demandeurs d'asile et revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI) et qui ont fait s'élever les critiques contre cette généreuse politique.