Prions pour l'innocence Des médias sans foi ni loi, en quête d'audience, diffusent des informations ni vérifiées ni recoupées qui n'ont comme effet que d'amplifier le chagrin d'une famille déjà au bord du drame. Trop c'est trop! Au moment où les recherches sur le terrain se poursuivent encore, dans toute la région d'Aït Toudert et de ses environs, la police scientifique poursuit toujours son travail. Il s'agit de voir si la robe, tachée de sang, retrouvée avant-hier matin au village Azaghar dans la commune d'Aït Toudert est celle de Nihal Si Mohand, disparue depuis le 21 juillet dernier au village Aït Abdelwahab. La police scientifique devrait également identifier le corps sans vie retrouvé dimanche en fin de journée en ayant recours au test ADN. Par ailleurs, des centaines de citoyens venus des quatre coins du versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment des communes et des villages Aït Toudert, Agouni Fourou, Aït Boumahdi, Ouacif, Aït Yanni, etc... participent activement à la poursuite des opérations de recherche, en plus de centaines de gendarmes mobilisés également à cet effet. A l'appel du comité du village Aït Ali, les habitants de ce hameau sorti de l'anonymat depuis la disparition de la fillette âgée de 4 ans venue de la wilaya d'Oran avec ses parents, épaulés par ceux des villages voisins et des communes voisines dont Aït Yanni, se sont mobilisés hier dès l'aube pour ratisser la forêt appelée Azaghar, située à proximité du village d'où la fillette a disparu. D'ailleurs, dimanche dernier, un nouvel appel a été lancé par la famille et les proches de Nihal pour que les citoyens viennent en force, dès hier à cinq heures du matin, afin de leur prêter main forte dans les opérations de recherche. Un appel qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Ils étaient très nombreux à avoir bravé la chaleur caniculaire et répondu présents, montrant ainsi à quel point l'esprit de solidarité en Kabylie demeure extrêmement ancré dans la société. Comme nous avons eu à le confirmer, à chaque fois qu'une épreuve frappe la région, les citoyens n'hésitent pas à laisser tomber leurs affaires, quand bien même il s'agirait d'urgences, pour rester en phase avec cette culture qui fait que, dans les moments difficiles, rien ne peut altérer cette chaîne de solidarité et d'humanisme qui anime la région depuis des siècles. La découverte, dimanche dernier, par un berger d'une robe de couleur verte, dont on ignore si elle appartient à la disparue, au lieudit Azaghar, est à l'origine de l'intensification de ces recherches. Des éléments de la Gendarmerie nationale et de la police scientifique se sont aussitôt rendus sur place et ont délimité un périmètre de sécurité, scrutant le site à la recherche du moindre indice pouvant avoir un lien avec l'affaire. Ce «rebondissement» dans cette affaire qui enflamme les discussions dans la wilaya de Tizi Ouzou et sur les réseaux sociaux, a donné naissance aux rumeurs les plus folles dont celles faisant état de la «découverte d'un cadavre», ce qui a suscité la réaction du comité de village Aït Ali qui, à travers une déclaration rendue publique dans la soirée de dimanche dernier, affirme «qu'aucun corps n'a été trouvé». De son côté, un élu à l'Assemblée populaire communale d'Aït Toudert a affirmé à la presse que «de petits indices dont une robe ont été récupérés par les services de sécurité et sont en cours d'analyse par des experts pour savoir s'ils ont un lien avec la disparition de Nihal». Une version partagée par un proche de Nihal qui a affirmé que «les recherches se poursuivent toujours et qu'aucun corps n'a été trouvé».En outre, concernant les informations qui circulent quotidiennement et qu'aucune source ni officielle ni autorisée n'a confirmées, les membres de la famille de Nihal et les citoyens, les responsables de la commune d' Aït Toudert ne cessent de lancer des appels afin que cessent ces spéculations qui ne font que jeter de l'huile sur le feu. Le vice-président de l'Assemblée populaire communale d'Aït Toudert a dénoncé d'ailleurs, hier, les rumeurs colportées çà et là au sujet de cette affàire très sensible. Il a conjuré tous les médias à faire preuve de retenue pour ne pas ajouter au malheur de la famille de Nihal et des citoyens de la daira d'Aït Ouacif mais aussi pour ne pas perturber le travail des services de sécurité, notamment l'enquête et les recherches. Le même responsable a tenu à apporter un démenti formel concernant toutes les informations rapportées jusque-là, notamment celles inhérentes au fait que la robe retrouvée à Azaghar serait celle de Nihal Si Mohand ainsi qu'au sujet du corps sans vie retrouvé dans la région. «Pour l'instant, il n'y a aucune information confirmée. Si les journalistes entendent des rumeurs, qu'ils se rapprochent de nous et nous sommes là pour les confirmer ou les infirmer», a martelé le vice-président de l'Assemblée populaire communale d'Aït Toudert. Quant aux autorités judiciaires concernées ainsi que les services de sécurité, il est évident que leur silence est tout à fait légitime et qu'il s'agit d'une attitude des plus sages; c'est plutôt le contraire qui aurait étonné et déçu. Car c'est la vie d'une petite fille de quatre ans qui est en jeu. Tout mot prononcé, même avec de bonnes intentions, pourrait être fatal et lourd de conséquence. Des médias sans foi ni loi, en quête d'audience diffusent des informations ni vérifiées ni recoupées qui n'ont comme effet que d'amplifier le chagrin d'une famille déjà au bord du drame. On annonce la découverte d'une robe maculée de sang, puis un crâne, ensuite des lambeaux de chair dévorés par les chacals. Arrêtez ce film d'horreur! Arrêtez l'agression d'une famille digne. Trop c'est trop!