La commune d'Aït Yahia-Moussa, sise dans la daïra de Draâ El-Mizan, se situe à équidistance de Draâ Ben Khedda et de Draâ El-Mizan. La commune, avec ses villages et hameaux perchés sur les flancs schisteux faisant à face au chef-lieu, est pauvre. En plus, elle souffre d'un certain isolement. Considérée comme l'une des communes les plus pauvres de la wilaya, Aït Yahia-Moussa n'a pratiquement aucune ressource financière propre. L'agriculture étant ici une vue de l'esprit et l'industrie un rêve inaccessible. Les infrastructures de la commune, encore très en retard, ne permettent d'ailleurs pas le véritable décollage économique. L'emploi y est rare pour ne pas dire inexistant et les jeunes n'ont d'autre alternative que l'exode ou l'émigration vers les villes. Aït Yahia-Moussa compte certes, des écoles élémentaires et trois collèges, mais les lycéens sont encore obligés de se déplacer à Draâ El-Mizan. Un facteur assez difficile à gérer pour une APC qui ne sait où donner de la tête en matière de ramassage scolaire. Tous les jours que Dieu fait, le casse-tête chinois recommence. Transporter les collégiens et les lycéens est un véritable défi au quotidien. Mis à part le petit bureau de poste du chef-lieu de commune, la Maison de jeunes qui côtoie le centre de santé s'essaie à faire face à une importante attente juvénile avec de faibles moyens. Seul le musée Krim-Belkacem, sis dans la maison ancestrale des Krim à Tizra Aïssa, rompt la monotonie des villageois. Les cafés du chef-lieu s'essaient à créer une certaine ambiance, mais sans réellement y parvenir. La commune vient dernièrement de voir enfin se matérialiser un vieux projet. Finalement, et depuis un peu plus de deux mois, ont débuté les travaux pour la réalisation du RSS 512 lignes. Le téléphone sonnera bientôt dans la région. Et la nouvelle emplit de bonheur les villageois qui jusque-là, étaient obligés de se déplacer soit à Draâ El-Mizan soit à Draâ Ben Khedda pour le moindre coup de fil. D'autres pensent à installer, outre des KMS, des cybercafés et permettre ainsi aux jeunes gens de se connecter à Internet pour briser le carcan de l'isolement. Cependant, ce qui reste le problème le plus crucial est, sans doute aucun, celui du chômage. Les jeunes bras, qui ne sont pas partis ailleurs, se sont mis à la fabrication de cannes. C'est la seule activité artisanale qui a cours ici. Plusieurs de ces jeunes se sont ainsi adonnés à la fabrication de cannes qui sont vendues dans les marchés du pays. Certes, l'écoulement pose quelques problèmes, mais il faut savoir qu'au moins 30 % des cannes écoulées à Sidi Aïssa et dans les marchés de l'ouest du pays proviennent de cette région.