les villageois parent au plus pressé et demandent l'alimentation en eau potable. La commune d'Aït-Yahia-Moussa sise à environ une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Draâ Ben-Khedda, se compose en fait de deux flancs enserrant la petite cuvette du chef-lieu de la commune, le flanc ouest et le flanc est. Les terres schisteuses et maigres à souhait ne portent que de maigres oliveraies et les populations sont depuis des lustres confrontées à l'obligation d'émigrer pour subsister. Dans cette région où seuls quelques bâtiments officiels comme le siège de l'APC, le collège, le centre de santé et la Maison de jeunes côtoyant quelques bâtiments de l'Opgi, rappellent une certaine volonté de développement, le reste est à l'avenant. La région natale de Krim Belkacem dont le musée se trouve au village de Tizra-Aïssa est pauvre et c'est presque la palissade de l'écrire car il semble que le nom rime avec pauvreté. Durant la guerre de Libération nationale, Aït-Yahia-Moussa a versé dans le soutien à l'ALN et le FLN en grand. Les villages ont servi de refuges aux groupes de l'ALN et de nombreux et vaillants chouhada de la région ont versé leur sang pour que vive l'Algérie. Aujourd'hui, Aït-Yahia-Moussa rencontre d'énormes problèmes liés à la quotidienneté. En sus du manque crucial de l'eau potable, une pénurie qui dure depuis des lustres, il y a le transport des lycéens sur le chef-lieu de daïra, Draâ El-Mizan, situé à environ 17 km au sud. Une épine dans le pied des parents et de la commune. Les enfants qui n'ont pas la chance d'être retenus à l'internat du lycée sont ainsi obligés de se rendre tous les matins que Dieu fait, au lycée. Encore heureux si la commune arrive à mettre à leur disposition un véhicule, sinon les transporteurs privés font la loi. Quand on ajoute à cela les dépenses pour la nourriture, on comprend que beaucoup de parents n'arrivent pas à faire face et, la mort dans l'âme, pensent souvent à retirer du lycée leurs enfants. Devant ce dilemme, c'est généralement la fille qui «paie les pots cassés». Les jeunes bras de cette région sont obligés de se rabattre sur le seul artisanat ayant cours en ces lieux : la fabrication des cannes. Encore faut-il que ces produits se vendent! Assez demandées notamment sur les marchés de Sidi-Aïssa et même dans l'ouest du pays, les cannes sont généralement «collectées» par des grossistes qui paient aux artisans des prix dérisoires. Les villages, certes se plaignent de cet état de fait et souhaitent que les détenteurs de capitaux puissent un jour investir dans quelques projets et ainsi offrir des emplois aux gens de cette région. En attendant, les villageois parent au plus pressé et demandent l'alimentation en eau potable. Aujourd'hui, les familles sont obligées de se rebattre sur l'achat de citernes d'eau, une eau que personne n'a contrôlée et dont l'origine est douteuse ou alors aller soi-même à la quête du précieux liquide. Aït Tahia-Moussa : commune de l'honneur et de la dignité attend patiemment qu'un vent nouveau souffle sur la région.