Les questions abordées par les syndicats de l'éducation lors de leurs universités d'été sont identiques. Les syndicats de l'éducation consacrent une grande marge dans les travaux de leurs universités d'été aux questions de l'amendement du Code du travail et le programme de deuxième génération qui entrera en vigueur à la prochaine rentrée scolaire de septembre. Si la question des programmes de deuxième génération et leur efficacité constituent la pomme de discorde entre les deux acteurs de la famille de l'éducation, celle de la suppression de la retraite proportionnelle annoncée par le gouvernement, tous les points de vue convergent sur la nécessité du renforcement des rangs en vue d'un éventuel retour en force sur la scène pour défendre cet acquis cher à la masse ouvrière. En effet l'abrogation de l'ordonnance 97-13 constitue une véritable menace à la stabilité du secteur de l'éducation et risque de remettre en question les fondements de la charte de l'éthique et de la stabilité paraphée par la majorité écrasante des syndicats du secteur. Les menus des travaux des universités d'été des différents syndicats de l'éducation et en dépit de leur couleur politique sont identiques. Pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) dont les travaux de son université d'été ont été achevés le 21 juillet dernier, il a mis en garde le gouvernement contre la suspension de la retraite proportionnelle des travailleurs et considère cette décision comme une véritable atteinte aux droits des travailleurs. Une décision prise sans concertation avec les syndicats autonomes qui sont devenus la première force ouvrière en Algérie. Pour sa part, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation Satef, estime que le dossier de la retraite proportionnelle, mettra le ministère de l'Education devant le fait accompli. «La stabilité de la rentrée scolaire est conditionnée par la satisfaction de la revendication phare des syndicats du secteur»; «un test pour la tutelle et le respect de son engagement envers ses partenaires sociaux comme il est mentionné dans la charte de l'éthique et de la stabilité.» De leur côté, le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), ont programmé les travaux de leurs universités d'été du 6 au 9 août pour le premier et du 7 au 11 du même mois pour le second avec au menu des dossiers déjà soulevés par les autres formations syndicales. En effet, les syndicats rejettent en bloc la décision du gouvernement et brandissent la menace de remettre l'école sur le brasier. Pour ces derniers, le gouvernement n'a pas mesuré les conséquences que peut engendrer une telle décision une fois appliquée sur le terrain. Le mot d'ordre est, donc donné, «préserver l'acquis des travailleurs est une nécessité». Pour cela, les partenaires sociaux du gouvernement jugent que le retour à la protestation s'impose comme seule alternative pour mieux défendre le droit des travailleurs. Pour faire face à la menace, les syndicats comptent sur la mobilisation des travailleurs afin de faire entendre leurs voix et dénoncer avec rigueur la décision du gouvernement. Enfin, la question qui se pose est: la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, réussira-t-elle cette fois-ci à atténuer la colère de ses partenaires sociaux? Pour trouver une réponse à cette question, il faut attendre la prochaine rentrée scolaire. Cette fois, l'alerte lancée par les syndicats doit être prise aux sérieux, afin d'éviter à ces millions d'élèves une rentrée mouvementée. Certes, le gouvernement a exclu de son programme la suspension de la retraite proportionnelle pour les métiers pénibles dont celui d'enseignant, mais pour convaincre les syndicats de l'applicabilité de cette mesure exceptionnelle, il faut d'abord rétablir la confiance entre les partenaires sociaux et le gouvernement.